Malakoff: Une première écolo

De l’or ! De l’or !

En 1849 la nouvelle se répand comme une traînée de poudre… on a trouvé de l’or sur les contreforts de la Sierra Nevada. On connaît la ruée qui s’en suivi.

Mais très vite les pépites se font rares et la bonne vielle méthode de la poêle manque d’efficacité. Il faut trouver une méthode plus rapide : ce sera le canon à eau.

On attaque directement les collines au moyen d’énormes jets d’eau. Et comme il faut beaucoup d’eau, on construits des « bisses », on capte tous les torrents, on creuse des tunnels. Et ça marche !

Dès les années 70, à Malakoff  Diggins, la méthode prend des proportions gigantesques, les résultats aussi : en  quelques années on retire pour plus de 3 millions de dollars d’or des entrailles de la Sierra. Mais à quel prix. Car des millions de mètres-cubes de terre et de gravier sont emmenés en aval dans la South Yuba River. A 250 kilomètres en aval, l’eau de la baie de San Francisco prend une couleur brune durant toute l’année. Et surtout le limon se dépose dans le cours des rivières faisant monter leur niveau et inondant les champs de la vallée de Sacramento.

C’est le début d’une lutte sans merci des paysans qui lancent une pétition. Mais peut-on tuer la poule aux œufs d’or ?

C’est finalement le 7 janvier 1884 qu’après des mois d’un procès qui aura vu les témoins défiler à la barre, que le juge Lorenzo Sawyer fait connaître son jugement : une première en matière de législation écologiste puisque sur 225 pages il décrit les dommages causés par la méthode du canon à eau et  interdit donc aux compagnies minières de rejeter leurs débris terreux dans les rivières… Autant dire qu’ainsi la méthode n’est plus rentable… L’ère du canon à eau est terminée. (Si l’on excepte sa large utilisation dans la répression de manifestations !)

A Malakoff les vestiges des canons sont au musée et la Ranger qui nous fait la visite se rappelle qu’elle est d’origine suisse et qu’elle doit avoir encore quelques cousins du côté de Rapperswil. Des Gisler si elle se souvient bien. Qu’ils soient ici salués !

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