Mer de Chine : pas si câline !

3 jours verts… 3 jours rouges… depuis quelques semaines la couleur des fichiers grib (carte météo) alterne 2 fois par semaine. La mousson d’hiver est désormais installée sur la mer de Chine. Il faut donc bien faire avec.

Il est vrai qu’au moment de préparer le programme automne-hiver de Chamade, il était bien difficile de se faire une réelle idée des conditions météo qu’on allait rencontrer sur cette route qui doit nous mener vers les Philippines. Il y a bien les « pilots charts » (cartes donnant les vents moyens d’une zone d’océan, mois par mois) mais il ne s’agit que de statistiques. Les « pilots charts » de la mer de Chine indiquent une fréquence de coup de vent de l’ordre de 2 à 3%, soit l’équivalent de ce qu’elles indiquent sur les côtes de Bretagne en plein hiver. C’est donc « relativement » beaucoup. Mais qu’en déduire ? Pas facile de trouver des témoignages de navigateurs… Que déjà à la haute saison (mars-juin) ils ne sont pas nombreux, mais là en novembre-décembre… il n’y a personne. Ou presque. Eric, le Suisse de « Compay », actuellement à Taïwan, a déjà fait plusieurs fois l’aller-retour Philippines-Japon. Son mail nous parle d’une alternance de plusieurs jours de vent fort de nord-ouest et de vent de nord-est plus modéré voire faible. Et c’est bien ce que l’on constate depuis 3 semaines.

Le responsable : l’anticyclone chinois qui se forme en plein hiver sur le continent. C’est lui qui commande la mousson de nord-est qui va souffler sur tout l’Asie du sud-est. Associé au passage de petites dépressions sur le nord de la mer de Chine, les « hyperventilations » de cet anticyclone provoquent régulièrement des accélérations plutôt marquées sur la région. 30 à 35 nœuds de nord-ouest avec des vagues de 4 à 5 mètres : c’est une situation qui semble revenir presque chaque semaine. Il va falloir naviguer par saut de puce durant les périodes de tranquillité relative. Et trouver des ports bien abrités pour laisser passer les crises. De préférences sur les côtes sud des îles. Dernière composante dont il faut encore tenir compte : les typhons. Ils deviennent rares à cette saison, mais le dernier (le n°27 de l’été 2015 !) vient de se terminer au large du Japon. 110 nœuds établis, rafales à 150, vagues de 10-12m, c’est du solide ! Il a beau être passé à 600 milles à l’est (près de 1000 km) la longue houle qu’il lève est venue jusque dans l’archipel. Entre 2 et 4 mètres de houle de sud-est, interférant avec les vagues de NW, de quoi créer un peu d’anarchie !

Et l’autre jour, en arrivant à China, au moteur, dans le dévent de l’île, la houle de 2 mètres se soulevait juste à l’entrée du port, limite déferlante ! Entrée finalement sans problème après un moment d’hésitation. Mais il ne faudrait pas tenter l’expérience avec une houle de 4 mètres !

D’autant qu’à l’intérieur du port, même si nous avons pu cette fois-ci nous amarrer dans le bassin le plus à l’intérieur, la houle chahute bien Chamade malgré les 8 amarres qui le tiennent solidement et le vent de nord qui, heureusement, nous éloigne du quai.

Demain, on repasse en « zone verte », on va filer vers Ie Shima, juste avant Okinawa.

P.S : Petit correctif à l’article de Sylvie : Après 3 jours de coup de vent de NW, il faisait 15° ce matin dans le bateau. L’odeur de sud s’est un peu évaporée !

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