Yuri, un rayon de soleil à Ishigaki

(Par Sylvie)

Sale temps sur l’archipel des Yaeyama. Depuis notre arrivée à Ishigaki, c’est la tempête. Ciel bas , trombes d’eau, vent à décorner les cocus ( 35 noeuds) et températures hivernales (pour ici!) : entre 15 et 20 degrés. Le ponton flottant où nous sommes amarrés dégouline. Chamade aussi. Et la basse pression du baromètre déteint sur le moral. Il va falloir attendre au moins une semaine dans cette station balnéaire déserte, sans charme ni âme.

Car ce qui fait la réputation touristique de Ishigaki, c’est son environnement corallien, ses plages de sable, ses vagues bonnes à surfer. Bref c’est une destination à vivre sur et sous l’eau, plus qu’en ville. Mais  pour nous, pas question de plonger, ni de faire du snorkeling, ni même d’aller voir à quoi ressemblent les environs.

Notre séjour semble définitivement plombé par une météo alaskienne. Enfin, c’est ce que nous croyons, avant de croiser Yuri.

Le hasard l’a mis sur notre chemin, au terminal des ferries où elle travaille dans une agence d’informations touristiques. Nous cherchions le bureau des autorités maritimes, nous l’avons abordée. Elle nous a répondu dans un anglais parfait et tout s’est très vite enchaîné: les discussions,  la demande d’interview que son mari Kiyohisa nous a faite par son intermédiaire, leurs visites à bord, leur invitation à partager un excellent okonomiyaki dans une taverne du coin.

Yuri vient de Fukuoka. Elle a étudié l’anglais en Australie. Elle a été monitrice de plongée sous- marine, avant de bifurquer vers le desk d’une agence touristique. Kiyohisa, lui, est originaire de Nagoya. Après des études en génie civil il a bifurqué dans le journalisme à Ishigaki. C’est un passionné d’ornitologie. Comme Yuri, il a fui la ville pour un environnement plus proche de la nature. Ils se sont mariés en septembre dernier.

Chaque jour, nos nouveaux amis se sont efforcés de nous montrer leur île sous un autre jour : A la galerie Nei, ils nous ont fait découvrir les oeuvres fines et colorées de cette artiste disparue en 2005. Nei fut une des rares artistes contemporaines à peindre des litographies de paysages des îles du Pacifique (l’archipel des Yaeyama, Tahiti, les Fidi, Bali) en utilisant la technique du Yuzen. Une technique de peinture sur soie, datant de la période Edo.

Mori San, le directeur de la galerie et sa collaboratrice Tomo-chan ( peintre sur soie),nous ont accueillis comme des papes en nous couvrant de cadeaux et en nous faisant déguster un délicieux thé à la citronelle. Et là, je fais une parenthèse nécessaire : au Japon, impossible de se montrer curieux d’un objet ou d’un produit quelconque sans qu’on vous l’offre instantanément. Surtout ne vous vous extasiez  jamais devant un tableau ou un bibelot, dans la demeure d’un Japonais, vous repartirez avec, très gêné !

Après les artistes, les singes. Oui, des mignons petits ouistitis qui nous ont offert beaucoup de papouilles (intéressées,vu que nous avions dans la main un peu de leur nourriture).

Yuri et Kiyohisa voulaient les photographier pour leur carte de voeux 2016, année du singe au Japon, comme en Chine. Et ils nous ont embarqué dans leurs singeries au village traditionnel de Yaima.

Aujourd’hui enfin, la pluie et le vent commencent à se calmer. Mais  finalement on s’en fiche : avec Yuri, nous avons trouvé le  rayon de soleil qui nous manquait à Ishigaki. Et puis dimanche il devrait faire beau…excellente nouvelle pour un départ vers Taiwan.

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