Tous pareils….

(Par Sylvie)

S’il est un dénominateur commun aux villages de pêcheurs philippins – en plus des bangkas et des tricycles -, ce sont les cabanes sur pilotis.

Plus ou moins chancelantes, plus ou moins miséreuses, elles squattent les rives et s’enchevêtrent. Reliées entre elles par un dédale de passerelles en bambou, elles forment de véritables quartiers de favelas sur pattes où s’entassent pêle-mêle, hommes, femmes, enfants, coqs, chiens et cochons.

Débarquer en dinghy, dans quelques centimètres d’eau, au milieu de ce fatras de pilotis encombré de bangkas, relève parfois du gymkhana. Surtout si l’on veut éviter d’arriver au seuil d’une « propriété privée »

Comme c’est l’usage ici, aux Philippines, on élit domicile sur son lieu de travail. Rien d’étonnant, par conséquent que les pêcheurs construisent leurs maisons sur l’eau, pour accrocher leur bateau. C’est bien plus pratique que de penduler entre terre et mer, à des heures indues.

Mais vu les conditions sanitaires et d’hygiène qui règnent dans ces îlots de pauvreté (un point d’eau sur la rive, pas de sanitaires, eaux stagnantes, promiscuité etc..), les barangay (communauté villageoises) mettent des terrains à disposition des pêcheurs pour les inciter à quitter les lieux. Et si une maison sur pilotis vient à s’effondrer, il est interdit de la reconstruire.

Voilà pourquoi, certains pêcheurs et leur famille mettent tant de soin à entretenir leur maison de bambous et de feuilles tressée, à les rendre belles en les ornant de fleurs et de plantes. Ils veulent continuer à vivre, dignement, les pieds dans l’eau.

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