Entrée en Corée : une formalité

Petit retour en arrière pour évoquer notre entrée en Corée, pays réputé tout aussi compliqué, si ce n’est plus, que le Japon, du point de vue des formalités maritimes. Il est vrai qu’entre les menaces de son voisin du nord et la densité du trafic aux alentours de Busan, le 9ème port de la planète, les autorités sont plutôt sourcilleuses. Mais grâce à l’aide de notre ami Joon, tout va s’avérer finalement fort simple.

Juste avant de quitter Izuhara, nous lui avions envoyé un scan de notre « Déclaration générale d’entrée » ainsi qu’une liste d’équipage. Puis nous avions fait notre sortie officielle auprès des autorités japonaises avant de filer cap au nord et de nous glisser dans l’étroit canal qui coupe en deux l’île de Tsushima.

Un canal creusé par l’armée japonaise au début des années 1900. Mais qui reste apparemment stratégique puisque lorsque nous avons demandé aux Coast Guards l’horaire et le sens du courant dans cet étroit goulet, si ces derniers ont sorti très gentiment leur table des marées et courants, ils nous ont interdit d’en prendre une photo et obligé de prendre, à la main, des notes en nous disant « secret document… secret !»

Alors disons, sans passer pour des traîtres que le courant porte au NE à marée montante et au SW à marée descendante. Et qu’il n’est pas bien fort. Nous n’avons eu guère qu’un demi-nœud alors que la table « secrète » annonçait 3,4 nœuds.

En route donc pour l’un des plus grands ports du monde…. Et si nous pouvions encore en douter, un coup d’œil sur l’AIS le confirme : une nuée verte… des centaines de « cibles », des navires en approche, au mouillage ou amarrés aux quais du port de commerce de Busan !

Pusan: une (petite) partie du port de commerce

Puis alors que nous sommes encore à une quinzaine de milles de la côte (27 km) un navire des gardes-côtes arrive droit sur nous et nous appelle à la VHF par notre nom… Pas de doute, ils sont bien au courant de notre arrivée, Joon leur a bien faxé les documents. Ils nous demandent juste de préciser notre ETA (heure prévue d’arrivée) avant de nous souhaiter bonne route en nous faisant des grands signes depuis leur passerelle.

L’approche de la marina est ensuite fort simple… les immenses gratte-ciel tout en verre qui dominent la marina olympique formant un amer pour le moins remarquable.

A peine amarrés, nous sommes « pris en charge » par les amis de Joon (puisque ce dernier vit à Séoul) et quelques minutes après la quarantaine et les douanes sont là. Tout est expédié en quelques instants, on nous met dans un taxi et hop, en route pour l’immigration qui se trouve au port de commerce à 10 km plus à l’ouest. En moins d’une heure aller-retour tout est terminé et Won-Boo,le patron de Marine Craft et ami de Joon nous dit qu’il nous a réservé une place dans la petite marina de Namcheon, à l’autre extrémité du pont du Freeway et que nous y serons mieux abrités du typhon Chaba qui s’approche rapidement.

Pusan: Baie de Gwangan

3 jours plus tard en revenant à la marina olympique, nous pourrons constater que le conseil était excellent. Les pontons sont couverts de boues, les piliers bien endommagés, une dizaine de bateaux aussi et l’un des taquets où nous nous étions amarrés trois jours auparavant est arraché.














Une arrivée finalement fort simple grâce à Joon, Won-Boo ou encore Menbal, tous ces marins coréens qui font tout leur possible pour faciliter la venue en Corée des quelques rares voiliers étrangers qui font escale ici chaque année. Un épisode très caractéristique des chaînes de solidarité qui existent entre « voileux » dans ces zones hors des sentiers battus : Nathalie du voilier français Yo (à Fukuoka) nous a donné des scans des papiers à remplir, Jean-Claude du voilier suisse Anthea (à Sapporo) qui nous a mis en contact avec Joon.

Joon qui depuis qu’il a été secouru par Eric du voilier suisse Compay lors de son périple aux Philippines, fait tout son possible depuis Séoul où il habite pour aider les voiliers de passage.

Joon qui a pris le TGV coréen pour venir nous dire un petit bonjour!

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