Dynamic Busan

(Par Sylvie)

Bon sang ne saurait mentir. Comme l’affirme son slogan, Busan est une ville dynamique, une ville branchée. Pas seulement, de façon compulsive, à la nébuleuse des smartphones Galaxy, mais aussi sur tous les signes apparents de la modernité : Gratte-ciel scintillants et Shinsegae, certifié le plus grand centre commercial du monde, métro super performant (avec voitures réservées aux femmes aux heures de pointe), méga-ponts suspendus et grosses bagnoles : la quintessence de la success story économique de la Corée du Sud affichée (non sans humour) jusque sur les murs du commissariat de police

Fi des boîtes de conserve japonaises, ici, on roule en limousine, dans du gros, en Hyundai, en Kia, en Deawoo, en Mercedes ou encore BMW, sans aucune mansuétude pour les non motorisés. Pourtant les automobilistes sont avertis : attention non pas aux enfants ou aux animaux, mais aux vieux, susceptibles d’endommager les carrosseries rutilantes.

À Busan, vous l’aurez compris, ça bouge et c’est même fort recommandé de bouger pour garder la forme et faire son fitness en plein air. Partout et à toute heure du jour, on a le sentiment que les trois quart de la population se prépare à prendre le départ d’un marathon ou à gravir l’Himalaya. Car la tenue de ville de Busan c’est la tenue de sport, dans toutes ses versions et sur tous les tons les plus flashy: pantalons ou courts, legging, sweat shirt, k-way ou gilet matelassé, casquette ou visière (pour les femmes), sac à dos mais surtout…surtout, on chausse ses Converse, ses Nike, ses Adidas et autre tennis de marque ou de contrefaçon. Seuls quelques attardés du 20ème siècle optent encore pour un classicisme éculé.

Quoi qu’il en soit, tout le monde semble bien dans ses baskets, en particulier les seniors atteints de jeunisme, parce qu’être vieux, ça fait ringard. Surtout dans un pays où la croissance démographique est en chute libre. La faute, dit-on, aux loyers exorbitants, mais aussi aux coûts de l’éducation très élevés. Cela dit, après un siècle de colonisation japonaise, une guerre ruineuse (toujours suspendue depuis 1953 à un armistice) et deux décennies de dictature, la République de Corée est parvenue à se hisser au 11ème rang des économies les plus riches du monde.

Rien d’étonnant à ce que les citoyens aspirent désormais à récolter – et à consommer – sans retenue les fruits de leur intense labeur et à jouir de leurs libertés démocratiques obtenues de haute lutte.

« Les Coréens sont les Méditerranéens de l’Asie », nous disaient notre ami Wanjoo. Rien de plus vrai, surtout à Busan, au bord de la mer. Du bruit, de la gaité, des bistrots où l’on mange à toute heure, des marchés hauts en couleurs, des fripiers qui disputent à Prada ou Saint -Laurent le droit d’exister et de vendre. Mais aussi une atmosphère bon enfant, sans agressivité. Comme au bon vieux temps.

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