Tournée d’adieux

(Par Sylvie)

Konnichiwa,

Désolés de notre silence. Nous étions occupés, non plus avec Chamade, mais avec nos amis  japonais. Nous ne pouvions pas quitter l’île de Kyushu, sans leur dire un dernier au revoir. Nous avons décidé de quitter Fukuoka pour naviguer en voiture. Non sans avoir pris le temps de nous régaler d’huîtres grillées avec Nori San (le grand-père autoproclamé de Chamade) et son épouse. Une découverte culinaire, mais aussi ethnologique : dans un kaki goya, une grande tente de kermesse où tout le monde mange équipés de K-way de même couleur, pour se prémunir des giclées d’huîtres chaudes. Ce qui n’enlève rien au goût !

Cap sur Yamagawa où nous sommes arrivés taikos battants, pour assister à la performance des juniors du Clan Pascale, dont le Shogun n’est autre que Claude, l’ami italo-australo-suisse, qui a participé, il y a deux ans, à notre film « Sakana ».

Retrouvailles chaleureuses aussi, à Ibusuki, avec la famille Hokuda, au grand complet : Shizuka, et ses quatre hommes: Kazu, Keïto, Yuto et Eïto. La francophonie reprend ses droits, puisque Shizuka a étudié en France autour des sushis maison que l’on déguste en mode  self-service.

Je me dis que décidément, nos amis du sud de Kyusu défient allègrement les statistiques démographiques japonaises (sept enfants pour deux couples)  et aussi les codes, puisque Keiko et Shizuka sont des femmes qui travaillent.

La journée, nous retrouvons Shizuka quand elle est libre. Et le soir nous regagnons le beau « chalet  » de Kazu, sur la colline où  Claude, Keiko et leur joyeuse marmaille nous rendent visite… pour avoir un avant goût de la Suisse.

Une dernière escapade à Chiran, pour voir si les jardins des Samouraï sont fleuris ( ben…pas trop!), pour les nouilles et le thé au soba, spécialité du lieu, puis vient le temps des adieux. Toujours un peu tristes. Il y a peu de chances que nous revenions un jour ici. Mais nous gardons l’espoir de revoir Shizuka, dans pas trop longtemps, de l’autre côté du monde.

Le Gps terrien de notre Subaru, met le cap sur Nagasaki où nous attendent Nathalie et Satochi.

Sur le ferry qui nous transborde au pied du Unzendake, les goélands et les mouettes gourmands nous accompagnent.

Au loin, dans la grisaille, se dessinent les contours d’une montagne, somme toute banale, sauf que des fumerolles s’en échappent en permanence. Mais çe n’est pas sans raisons que le Mont Unzen a été surnommé le volcan tueur. Durant l’ère Edo(1600-1868) on y exécutait les catholiques qui ne voulaient pas renier leur foi. En 1792, une formidable éruption, suivie d’un glissement de terrain, engloutit la ville de Shimabara, avant de provoquer un tsunami ravageur. On comptera quelque 15.000 victimes: la plus grande catastrophe d’origine volcanique que le Japon ait jamais connu. Enfin, en 1991, le volcan façonné par ses diverses éruptions, se réveille à nouveau. Cette fois, on prévient. La population est évacuée, mais le 3 juin 1991, plusieurs scientifiques et journalistes  venus observer et couvrir l’événement, sont surpris par une nuée ardente qui détruit 180 maisons à la ronde et tue 43 personnes ( dont les volcanologues français, Kathia et Maurice Krafft). Un mémorial fait aujourd’hui revivre les colères du Mont Unzen, sur le mode film catastrophe à l’américaine.

À Nagasaki, nous sommes accueillis comme des princes dans un nid haut perché sur les hauts de la ville, tout près des étoiles, d’où l’on embrasse une vue imprenable sur la ville

Imaginez une maison où l’on plonge dans le vide pour accéder au salon. Une maison du style Tarzan et Jane, accrochées aux arbres et à la roche. C’est celle que Nathalie a imaginée et fait réaliser, dans un mélange de style européen et japonais. Les dodos sur le tatami fut divin et le onsen ( privé) suspendu aussi.

Nous avons eu aussi le plaisir de passer quelques heures avec les artistes Yuka et Daisuke qui ont fait la route depuis Unzen pour nous apporter un superbe cadeau.

Un nouveau  tourbillonnant tableau de Daisuke qui me fait penser à des sakura dansant dans le cosmos. Chamade, s’est ainsi enrichi d’une nouvelle œuvre d’art.

Enfin, mon « cousin » (voir blog 2015 « Nagadaki encore et toujours » ) Toshiaki Yamaguchi-Mieli, nous a rejoints pour un dernier repas dans un petit restaurant français de Nagasaki. Il prépare une nouvelle édition de son dernier guide de voyage à Vienne et en Hongrie.

Notre faim de retrouvailles apaisée, nous avons repris le chemin de Fukuoka pour y attendre William, notre ami parisien et premier équipier de l’année.

1 Commentaire

  1. jeanda Répondre

    une fois de plus, merci pour votre magnifique récit relatant votre tournée d’adieux
    bons vents pour la suite après un nouvel embarquement sur votre bijou remis à neuf
    amicalement jd qui se porte toujours bien!

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