Sado. Maso ?

(Par Sylvie)

A cinquante kilomètres de Niigata, Sado se dessine comme un papillon qui prendrait son envol vers le nord de la mer du Japon. C’est donc de cette île que nous avons décidé de prendre, nous aussi, notre envol pour la Russie, au ras des flots.

A Sado, nous sommes encore au Japon et nous sommes déjà ailleurs. Car, en dépit de son histoire, la sixième plus grande île de l’archipel nippon (après Honshu, Kyushu, Hokkaido, Shikoku et Okinawa), a une réputation d’ouverture et de « coolitude » peu commune.

Comme les îles Oki, elle fut terre d’exil pour les bannis de Honshu. Ses mines d’or et d’argent ont fait durant quatre cents ans, la fortune des gouvernements de la période Edo, puis ont permis de financer le développement économique de l’ère Meiji. Ses veines minières s’étendent sur 400 kilomètre de long jusqu’à 500 mètre au dessus du niveau de la mer. Mais bon, nous n’allions pas nous enterrer pour une histoire de fric alors que la nature de Sado est si riche est variée. Surtout sous le soleil.

Avec Asako et Greg, nos amis de Niigata venus nous rejoindre, nous avons préféré crapahuter vers les sommets encore enneigés de l’île (qui culminent à plus de mille mètres d’altitude), à travers les forets de cèdres, les pins et de troncs torturés, jusqu’aux hauts plateaux d’herbes blondes d’où on voit la mer.

De haut en bas, Sado laisse découvrir sa géologie millénaire, ses roches de basaltes, ses rivages volcaniques érodés

Façonnées par les éruptions et les tremblements de terre, les côtes sont bordées de récifs à fleurs d’eau. Raison pour laquelle les habitants de Sado ont développé la pêche en baquet qui permet de godiller sans risque le long des platiers. Une tradition qui aujourd’hui s’est muée en attraction touristique.

En pleine « golden week » (4 jours de grandes vacances printanières), on travaille sans relâche dans les rizières pour y planter les pousses de la prochaine récolte.

Partout les plans d’eau tendent leurs miroirs aux maisons, au ciel et à la nature qui peuvent s’y contempler à loisir.

Dernier vieux village aux allures alpines avec maisons de bois aux toits de bardeaux. Dernier temple, derniers Jizos à bavettes, dernier onsen.

Sommes-nous masos de quitter Sado et le confort nippon pour la rudesse russe ?

Je dirais oui, si au bout du voyage il n’y avait pas une nouvelle aventure et  l’un de mes vieux rêves : le Kamchatka.

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