Sado : les relégués volontaires

Isolée au large de Honshu, l’île de Sado fut longtemps un haut lieu de déportation. Empereurs déchus ou intellectuels dérangeants furent longtemps expédié à Sado pour un voyage sans retour. L’île en aurait gardé une culture différente, moins rigide. Plus cool comme on dit aujourd’hui.

De quoi attirer quelques « gaijins » en recherche d’une nouvelle vie.

Comme le vigneron Jean-Marc Brignot et sa femme Satomi qui ont abandonné il y a 6 ans les vignes d’Arbois dans le Jura, le vin jaune ou le poulsard, pour venir tenter une nouvelle expérience à Sado.

Amateur de vins bio et de permaculture, Jean-Marc a planté ici des vignes mais dont il ne récoltera les fruits que dans 3 à 4 ans. D’ici là, il s’est lancé dans la permaculture maraîchère et surtout, avec Satomi, ils ont ouvert « La barque à Dionysos » un bar à vin où déjà se pressent les Japonais amateurs de nouvelles expériences culinaires.

« On aime le rythme différent de cette île, où l’on souhaite voir grandir notre enfant, loin du stress des grandes villes. Je suis un peu un fainéant » dit Jean-Marc.

Ah bon ?  A les voir turbiner tant et plus pour réussir cette implantation d’un autre type, on a peine à y croire.

Autre « fainéant » : Marcus. Une carrure, une voix et un rire de stentor !

« J’adore rester peinard dans ma véranda, à boire un coup et à admirer le paysage… » dit ce New-Yorkais débarqué sur l’île il y a 17 ans. Avec sa femme japonaise ils tiennent une boulangerie dont le pain est désormais si célèbre qu’ils l’expédient même jusqu’à Tokyo.

« Peinards » façon de parler puisque Marcus se lève chaque matin à 2h30 pour cuire son pain, enchaînant ensuite la vente à la boutique et les livraisons dans l’île durant l’après-midi !

Comme quoi, en matière de travail, il ne faut pas confondre quantité et qualité !

Enfin, dernière rencontre dans ce Japon qui n’en aura pas manqué, toute aussi étonnante, celle de Koichi Omae.

C’est au Onsen que nous avons barboté en compagnie de ce danseur professionnel pour le moins étonnant, puisque écrasé par une voiture il y a une dizaine d’années, Koichi a dû être amputé juste au-dessous du genou gauche.

Un drame dont il a fait un atout, en développant toute une série de chorégraphies qui l’ont rendu célèbre.

Son plus beau succès : sa performance lors de la cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques de Rio, au moment de passer le flambeau à Tokyo 2020, où Koichi compte bien être de la fête !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.