Un sultan dans la taïga

« Mais t’es un vrai sultan !» m’avais dit tout sourire Micha, lorsque je lui avais présenté l’équipage de Chamade. Pensez donc…. Trois femmes pour moi tout seul ! Sylvie bien sûr, ainsi qu’Agathe et Catherine qui venaient d’embarquer.

Agathe Schmid, rencontrée en 2015 à Nagasaki alors qu’elle menait son « Julo » de Singapour jusqu’en Alaska. Et Catherine Lovey, romancière, bonne russophone et grande connaisseuse de la Russie qui nous avait accompagnés en plein hiver aux îles Solovki.

Catherine, gathe, Julia et Sylvie

Ainsi, le sultan et son harem sont partis à la découverte de la taïga, grâce à Julia. (Encore une femme !)

Julia, publicitaire et organisatrice d’événements, femme de marin aussi puisque son mari, Denis, est le capitaine du Morning Star, un grand yacht de Vladivostok. Vraie femme de marin, qui déteste la mer, qui élève ses deux enfants toute seule, puisque son mari est pour l’essentiel absent ! Julia qui a suivi des cours de français et qui a si rarement l’occasion de le pratiquer.

Etonnant voyage dans le « Grand Vert »  russe de la taïga. L’occasion de ressentir un tout petit peu cette immensité, cet infini qui succède rapidement aux faubourgs industriels de Valdivostok.

De mesurer aussi à quel point ici la notion de distance n’est pas la même. Ainsi quand j’avais demandé à Ilya d’où venaient les visiteurs de son boat show, il m’avait répondu : « De Valdivostok et des villes proches. Comme Nakhodka (130 km par la route) ou… Khabarovsk. 800 km !!! Proche qu’on vous dit !

Julia a organisé notre prise en charge par un gros 4×4 pour continuer sur des pistes forestières défoncées, après nous avoir aspergés de produit contre les tiques.

Attention aux tiques!

La taïga : le territoire des tigres…

Les fameux tigres de Sibérie, appelés aussi tigre de l’Amour, du nom du fleuve immense qui coule au cœur de cette région. Des tigres qui parfois l’hiver, auraient été aperçus aux portes de Vladivostok.

Un tigre en voie d’extinction selon les organisations de protection de la nature (il en resterait 500) mais que Julia nous assure très nombreux dans la région (!?)

Reste que pour les voir, c’est dans un safari-parc qu’il faut aller. Là où 3 spécimens peuvent y être observés du haut de passerelles enjambant leur très grand enclos. Magnifiques bêtes mais malaise quand même face à leur triste sort.

Julia qui nous emmène aussi à Brovnichi, le village de ses grands-parents perdu au fond d’un cirque de collines, où il fait un froid « sibérien » l’hiver et une chaleur accablante l’été.

Une succession de petites maisons en rondins où l’on vit encore comme à l’époque des Tsars (ou soviétique puisque le temps semble s’y être arrêté). Là encore, quelques mots de Julia ou de Catherine, qui stupéfie tout le monde en parlant son excellent russe, et c’est un accueil magnifique !

Enfin… au cœur de la taïga, la pause « bania » dans une sorte de petite lodge isolée au bout d’une piste chaotique (Il paraît que les Russes adorent ce genre de coins perdus).

Le temps d’une plongée dans les eaux glacées de la rivière au sortir de l’étuve chauffée à 100°C et d’une rencontre avec une vipère locale (morsure douloureuse mais pas dangereuse nous dit-on) il sera temps de reprendre la longue route de Vladivostok.

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