Dmitry, Leonid : les étonnants yachtmen de Nakhodka

Le port charbonnier de Nakhodka n’étant guère accueillant pour un voilier, c’est l’Antares Yacht-Club, situé de l’autre coté de la péninsule, qui nous accueille pour cette escale. Il a suffit d’un coup de fil d’Ylia de Vladivostok à son ami Dmitry de Nakhodka pour qu’en quelques minutes on nous propose de venir y abriter gracieusement Chamade. Un voilier étranger, c’est une première et un vrai événement pour ce club qui est un vrai repaire de régatiers.

Ainsi Dmitry fut champion de Russie dans la série de 25 pieds et son père gagne régulièrement des régates sur son beau Bénéteau 41.

Autre marin magnifique… Léonid Pietrovitch Borisov. Ingénieur-mécanicien, employé longtemps dans la flotte de pêche soviétique, est un yachtman dans l’âme. Déjà en 1979, en pleine période soviétique il fait partie d’une délégation qui va régater dans l’ile japonaise d’Hokkaido. C’est ensuite une série de régate à Bellingham, juste à côté de Seattle aux Etats-Unis, où il défend les couleurs de son entreprise de pêche.

Mais l’aventure de sa vie elle va se produire juste après la chute de l’Union soviétique. En 1992 il réussit à récolter suffisamment de fond pour acheter « Capitan Panaev », un voilier de construction polonaise de 44 pieds (13m). Avec 3 équipiers, Leonid se lance dans un tour de monde de 18 mois. C’est d’abord la traversée du Pacifique nord en 50 jours jusqu’à Bellingham où il a toujours des amis. Puis la descente de la Californie et du Mexique. Le passage du Canal de Panama, la traversée de l’Atlantique vers les Açores puis l’entrée en Méditerranée. Ensuite la Grèce, la Turquie, le canal de Suez, la Mer Rouge, Aden, Oman, l’Inde, Singapour, la Corée et enfin le retour à Nakhodka. Un tour du monde sans argent ou presque dont il a gardé un anglais excellent et un souvenir : « Les gens sont partout les mêmes, dit-il de sa belle voix grave, ils sont formidables et toujours prêts à nous aider. C’est grâce à tous ces amis de rencontre que ce voyage a été possible »

Aujourd’hui, à 70 ans, Leonid s’occupe de « Capitan Grishen » son dernier bateau, un voilier en bois de 40 pieds (12m) de construction russe. « Je rêverais de repartir pour un grand voyage, pour l’Alaska… mais mes équipiers vieillissent et n’en sont plus vraiment capables… » .

« Capitan Grishen » au sec pour l’hiver

Leonid, sur qui le temps semble glisser comme l’eau sur les plumes d’un canard.

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