Ça sent le sud !

(Par Sylvie)

Retour dans la nature.

Loin des ports de pêche bétonnés, nous pouvons à nouveau jeter l’ancre dans une baie inhabitée, dans des eaux qui se teintent de bleus tropicaux. Avec une température de 24 degrés. Irrésistible pour prendre le premier bain de l’hiver.

Nous sommes dans l’île de Kakeroma. Le chant des oiseaux a remplacé le bruit des moteurs. Autour de nous, personne. Si ce n’est deux pêcheurs à la ligne et un groupe de touristes ne font que passer. Car notre refuge d’un jour fut aussi celui de petits bateaux kamikazes prévus pour la défense ultime du pays lors de la 2ème guerre mondiale. Nichés dans des grottes aménagées au pieds des montagnes et cachées par la végétation, ils étaient prêt a partir pour leur mission suicide.

Un petit monument a été érigé à la mémoire des kamikazes dont le futur écrivain Toshio Shimao. La guerre toutefois se terminera avant qu’ils ne reçoivent de mission. L’œuvre de Toshio Shimao sera très marquée par cette douloureuse expérience, notamment l’attente de la mort. Il recevra en 1950 le prix japonais de la littérature d’après-guerre et finira sa vie sur l’île d’Amami. Sa tombe est juste à côté du monument.

Le petit coin de paradis de Kakeromajima se trouve pourtant à trois mille à peine de la civilisation. Au loin nous pouvons voir la petite ville de Konya et le village d’Atetsu où habitent Hiro et Sayaka. La veille, nous étions chez eux, attablés autour d’un succulent dîner, en compagnie de deux handicapés et de leurs accompagnants, venus de Hiroshima. Tous sont membres de l’association « Sailability » dont Hiro s’occupe à Atetsu et Yuso à Hiroshima.

Ce fut un moment inoubliable de convivialité et de partage. Nous sommes restés scotchés par l’élan vital et la mentalité de battants des jeunes élèves. Parmi eux une jeune femme de 24 ans, Nayuta ( mot sanscrit qui signifie des milliards) qui souffre d’un grave handicap moteur.  Elle a fait des études, parle l’anglais, a voyagé en Allemagne, mais, a-t-elle témoigné, rien ne vaut pour elle l’expérience de la voile, de la mer et du vent. Chapeau les marins de Sailability !

Et merci au banc de big dauphins pour le spectacle qu’il nous a offert en chemin, en défiant l’étrave de Chamade.

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