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Chamade

Spitsberg solo

Première en solitaire au Spitsberg

Que veut dire « engagement »? Que veut dire « expédition en solitaire »? Est-il possible de vivre la grand aventure en amateur, sans sponsor? Pour répondre à ces questions rien de tel que de réaliser la première traversée en solitaire de la moitié Nord du Spitsberg: 200 kilomètres à travers un véritable désert polaire, de la banquise d’Ymerbukta à la baie de la Madeleine.

« Je suis mal, je suis vraiment mal … » c’est la montée d’adrénaline, le stress est à son comble: je viens de perdre un ski et force est de constater que la fixation ne s’est pas ouverte, elle est cassée. Et je n’ai évidemment pas la pièce de rechange. Il fait gris, le brouillard menace, il neige. Je me retrouve sans ski, au beau milieu du Spitsberg. Dans ma tête j’échafaude déjà le pire, l’abandon. Sortir la balise de détresse, appeler les secours, pour une question de fixation cassée: la honte. Il n’en est pas question.

« Tu te calmes, tu te mets au chaud et tu sors le matériel de réparation. Tu trouveras bien une solution… » Voilà que je me parle à haute voix, que je m’interpelle, comme si je me dissociais de cette partie de moi-même qui stresse et qui n’y voit plus clair.
Cela fait trois jours maintenant que le « Lance », le brise-glace de l’Institut Polaire Norvégien m’a déposé sur la banquise d’Ymerbukta, petit fjord de la côte ouest du Spitsberg. Avec pour objectif de rejoindre à ski la baie de la Madeleine. Une traversée de 200 kilomètres à travers les immenses glaciers qui caractérisent cette île située à 80 degrés de latitude Nord, à la limite de la banquise permanente. Quinze jours de marche, de solitude glaciale, en autonomie complète, en tirant une « pulka », une luge chargée de 95 kilos de matériel et de nourriture. Avec une idée aussi: découvrir ce que veut dire la notion d’engagement propre à l’expédition en solitaire.

Et là je suis servi. Si au fond du sac je dispose d’une balise de détresse, c’est avant tout dans ma tête que je dois trouver la solution. Et au bout d’une heure de bricolage, en récupérant une partie de la pièce cassée, avec de la colle instantanée et un peu d’astuce, ça semble tenir. Il est temps de repartir. J’ai encore deux jours pour en vérifier la solidité et décider, au cas où, de me dérouter vers Ny-Alesund, une station scientifique située à 40 kilomètres de ma trajectoire. Car ensuite, jusqu’à la baie de la Madeleine, jusqu’au lieu de rendez-vous avec le bateau qui viendra me rechercher, il n’y aura plus rien, plus personne. Juste de la glace, de la neige, des montagnes et du vent.

 Du blizzard et du brouillard

« J’en ai marre… mais qu’est-ce que je fais là… faut vraiment être un crétin pour avoir des idées pareilles… » Le moral n’est pas fameux, dehors c’est le brouillard le plus total, le vent, la neige.
Je viens de finir de monter la tente, une heure de bataille avec le blizzard. C’est le camp VI. Cela fait deux jours que je marche en plein brouillard, avec comme seul horizon la spatule de mes skis. Une marche zigzagante le regard rivé sur la boussole. Et comme je suis tout près du pôle, la boussole est instable. Résultat: quand parfois la visibilité s’améliore un peu, que je vois à une centaine de mètres, en me retournant, je peux mesurer à quel point je slalome. C’en est déprimant. Heureusement qu’une fois toutes les heures le GPS est là pour confirmer la trajectoire.

Assis à l’abri, j’ai une vraie sensation de fatigue. Fatigue physique bien sûr, due au dix heures de marche quotidienne, en tirant cette pulka toujours aussi lourde. Mais fatigue mentale aussi. Et c’est la première découverte de cette expédition solitaire. Jamais je n’aurais imaginé dépenser autant d’énergie mentale. Moi qui pensais pouvoir profiter de ma solitude pour écrire, dessiner ou lire, pour réfléchir aussi, je constate en fait que toute mon énergie, tout mon esprit est consacré à l’essentiel vital: marcher, boire, manger et dormir. Etre seul dans cet environnement grandiose, mais hostile, c’est être en perpétuelle inquiétude.

Inquiétude à propos de la météo (à peine trois demi-journées de beau temps en six jours) inquiétude à propos de l’itinéraire, des crevasses, du matériel, sans oublier les ours polaires. Ils sont nombreux au Spitsberg. Plus de trois milles selon les comptages. En principe ils vivent au bord de la mer, traquant le phoque sur la banquise, mais des traces ont été aperçues pratiquement partout. Et même si je suis convaincu que je ne risque pratiquement rien sur ces hauts-plateaux, impossible de les évacuer complètement de mon esprit. D’autant plus que juste à côté de mon oreiller se trouve un pistolet d’alarme destiné à effrayer la bête, premier étage du dispositif anti-ours. Dans l’abside de la tente, le deuxième étage est aussi prêt: un fusil et sa munition. Si l’ours polaire est protégé au Spitsberg, en cas de rencontre avec une bête affamée, il est non seulement autorisé, mais conseillé de tirer. Et ma détermination est totale!

 La marche immobile

Le grésillement de la neige sur la toile s’est arrêté, je jette un coup d’œil à l’extérieur: le ciel est toujours totalement bouché, mais le plafond s’est levé. Je distingue le pied des montagnes qui entourent le plateau glaciaire. Une occasion à ne pas manquer, je mets le réveil à deux heures du matin. Il est vrai que la nuit ne pose pas de problème. A cette latitude, en juin, le jour est permanent, le soleil ne se couche jamais. Avec ce ciel gris, il n’y a aucune différence de luminosité entre midi et minuit.
Devant moi, l’Isaachsenfjonna, un immense plateau glaciaire. Je vais le parcourir sur plus de soixante kilomètres. Trois jours de marche « immobile », ce sentiment de ne pas avancer sur cette immensité blanche. Heureusement que le GPS est là pour me montrer que les kilomètres défilent. Trois jours à guetter le ciel, à craindre que le brouillard ne s’installe à nouveau, à lutter contre la monotonie, avec les yeux qui se ferment et la torpeur qui s’installe. Et le vent glacial qui déboule tout droit de la banquise n’y change rien.

 Nirvana

Un pointillé sur la neige qui coupe ma trajectoire: une trace de vie dans ce désert glacé, celle d’un renard arctique, la première depuis plus de 9 jours. Comme un symbole du changement qui s’est opéré. J’ose le dire et l’affirmer: « Je prends mon pied ». En ce début d’après-midi je viens d’installer le camp X au sommet du Teltpasset, un petit col, passage obligé pour atteindre la région de la Madeleine. La vue s’étend à l’infini, succession de plateau glaciaire, de pointes granitiques et de sommets enneigés.
Tout est blanc, pas un bruit, pas une trace. C’est le nirvana. Comment traduire en mots la sensation de plénitude qui m’habite? Il est vrai que depuis quelques jours le temps est au beau. Et comme j’approche du but, j’ai ralenti l’allure. Les étapes sont plus courtes, et l’après-midi se passe au soleil. Un peu de lecture, une petite sieste, mais surtout de longs moments de farniente, où l’esprit vagabonde. Avec aussi d’un côté l’impatience d’arriver et de l’autre, le regret que cela se termine aussi vite. Je suis loin des coups de blues et de la fatigue oppressante de la première semaine. J’ai enfin atteint cette sérénité propre à la solitude. Tout semble facile, tout semble évident et sous ce soleil, même le climat du Spitsberg semble amical. J’en prendrais bien pour une ou deux semaines supplémentaires.

Reste à redescendre sur terre. Ce sera fait deux jours plus tard en arrivant sur les rives de la baie de la Madeleine. De splendides traces d’ours sont visibles. Mais la bête est invisible. Ce n’est qu’au moment où le « Nordstjernen » relèvera son ancre après m’avoir récupéré, que deux ours seront visibles sur la rive opposée au dernier camp. Juste histoire de rappeler qu’au Spitsberg, quinze jours durant, le solitaire n’avait été que toléré.

Marc Decrey
Juin 2004

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