Un havre pour l’hiver
Par Marc à 17:04 :: 2007 Ecosse – Norvège
L’automne est là et l’hiver approche. Le moment d’offrir à Chamade une tanière. On devrait plutôt parler de nid de castor, puisque le bateau hivernera à flot. Et c’est donc la région de Bergen que nous avons choisie pour cet hivernage. Ici il ne gèle jamais ou presque, et avec le ventre dans l’eau, la température à l’intérieur du bateau ne descendra jamais au-dessous de zéro. Pas de risque non plus de voir des tonnes de neige s’amonceler sur le pont. Dans ces eaux baignées par le Gulf Stream la neige ne tient jamais plus que quelques heures. Mais il suffit de s’enfoncer de quelques kilomètres à l’intérieur des terres et surtout de grimper de quelques centaines de mètres pour que la rigueur de l’hiver norvégien soit bien présente. Restait à trouver l’endroit favorable.
Ce fut fait au fond d’un fjord, dans un tout petit port. 2 bâtiments en bois qui abritent les douches, quelques appontements en bois, 4 bateaux à l’hivernage, le tout protégé de tous les vents et pour 600€ pour tout l’hiver: difficile de ne pas accepter l’offre de Germund, le responsable de cette petite association de bénévoles qui s’occupe du port. Et comme si la gentillesse de l’accueil ne suffisait pas, le temps s’est mis au beau cette semaine pour nous permettre de préparer le bateau. Rinçage, séchage, vidange , la longue liste de la mise en hivernage se déroule, le temps passe vite et l’heure de l’avion approche.
Enfin, presque au beau puisque ce samedi, vieille du départ, c’est le déluge, la grisaille sinistre… Voilà qui aide au départ. Décidemment le fair-play norvégien est sans limite !
Le tour de l’été norvégien en quatre jours
Par Marc à 18:07 :: 2007 Ecosse – Norvège
L’été ça existe tout de même en Norvège, mais oui, même à la fin août. Nous l’avons rencontré pendant… quatre jours. Vite: bas les cirés et les polaires! Et vive la côte d’azur maelströmienne :
A Skudeneshaven c’est comme à Port Grimaud: l’amarrage est devant la maison de vacances. La foule en moins évidemment. Pas de quoi s’y attarder.
D’ailleurs Chamade, en bon Ovni qu’il est, tire sur ses amarres. Il « sent » la présence de frères, dans un lieu où d’autres objets volants non identifiés auraient laissé des traces de leur passage en 1995 : l’île d’Espevaer. Quelques maisons de bois blanc au bord de l’eau avec leurs pontons privés, une épicerie, un café (fermé) et bien sûr, comme partout ici, un ferry toutes les heures pour rallier les insulaires à la terre.
Et un panneau presque comminatoire : « UFO ». On suit bien évidemment la piste. Une jolie ballade à travers pins, fougères et garrigue nordique pour déboucher sur une verte prairie en bordure d’un lagon. C’est là. Pas de doute possible, les empreintes bien visibles de deux soucoupes volantes (une grande une petite) interdisent tout scepticisme. Puisqu’on vous le dit, en norvégien, que ce sont des « UFO », pas la peine d’imaginer que ces cercles sont l’œuvre d’un mouton ou d’une chèvre de Monsieur Seguin qui auraient tourné en rond pendant plusieurs jours.
Sous ce ciel bleu le décor devient méditerranéen.
Nous slalomons dans les Cornati norvégiennes : un vrai dédale de canaux entre des îlots de granit. Et l’ancre tombe au bout du bout d’un mini-fjord, dans le mouillage solitaire de Pillapollen.
On s’y croit tellement que l’équipage plonge pour une -brêve- baignade dans une eau à 17 degrés. Tonifiant.
Mais il ne faut abuser de rien : au bout de quatre jours le soleil est allé voir ailleurs si Chamade y était. Bergen, la ville la plus pluvieuse d’Europe est fidèle à sa réputation. Il paraît que c’est bon pour le teint !
Le Fjordland vous prend de haut
Par Marc à 17:01 :: 2007 Ecosse – Norvège
Naviguer dans le Lysfjord, c’est surtout lever la tête. Quelques centaines de mètres de large, mais surtout des falaises de 900 mètres de haut qui tombent à pic dans la mer. On se glisse au moteur, barres de flèche au raz des rochers et le sondeur qui clignote ! Plus de 200m de fond.
Tout au fond, Lysbotn, son usine électrique souterraine, mais surtout son camping connu dans le monde entier. C’est ici le rendez-vous annuel des base-jumpers, ces fous volants qui se jettent du haut d’un éperon tout proche, confiant à quelques mètres carrés de toile le soin de les déposer sur un minuscule promontoire herbeux coincé entre la falaise et la mer. Mais ce mardi il souffle bien trop fort, pas question de voler, on se contente donc des photos qui ornent la buvette du camping..
Pour la Norvège ? Laissez l’Everest à droite, puis ensuite tout droit !
Par Marc à 19:59 :: 2007 Ecosse – Norvège
Vendredi matin… les 30 nœuds qui soufflent encore devraient baisser à 25 sous peu. On prépare le départ. Et dès 11 heures on est en mer. Ça file… la côte s’éloigne vite, mais la mer grossit aussi… Ca balance pas mal…
Et très vite, la première fumée à l’horizon… La plateforme pétrolière de Buzzard Et ça ne va pas arrêter pendant 24 heures: Buzzard puis Buchan. Vers 2 heures du matin c’est l’ensemble de 8 plateformes de Forties qui défilent sur tribord. Le ciel est orange… les torchères balisent le passage.
Les joies du pétrole dont nous profitons d’ailleurs puisque, comme prévu, le vent est tombé. Nous sommes au centre de la dépression et on appuie au moteur. C’est tout juste si on ne fait pas le plein en direct au passage ! En fin de nuit, voilà Everest et enfin Armada, la dernière installation britannique. Le vent revient de sud et on file au largue à 7 nœuds. Et les dauphins nous tiennent compagnie pour un brin de route.
En cours de matinée, dernière plateforme avant Stavanger, celle de Draupner, norvégienne celle-ci. Puis c’est la fosse marine devant Stavanger, et donc plus de forage. La mer… rien que la mer : c’est pas mal non plus. La mer qui enfle peu à peu à mesure que le vent monte en soirée. La nuit se fera à 20 puis 25 nœuds. Chamade file bon train… juste à l’aube on vire Kvitsoya, l’île qui marque l’entrée en rade de Stavanger.
Il pleut depuis hier soir, et en cette aube de dimanche, la ville n’est guère attirante. On poursuit donc tout de suite vers le Lysefjord, l’un des plus beau de Norvège, pour jeter l’ancre dans une petite baie pas trop profonde (c’est rare par ici). Fin de la traversée… à terre des sapins, 3 petites maisons rouges, un petit hangar à bateau. Et la pluie : Bienvenue en Norvège.
So lovely Peterhead !
Par Marc à 19:51 :: 2007 Ecosse – Norvège
(Sylvie) Basta d’écluser. Merci et adieu Inverness : la mer du Nord nous ouvre d’autres horizons. Mais avant de l’affronter – météo oblige- cap sur Peterhead « the most easterly town in Scotland ». Mince alors. Dire qu’on aurait pu passer à coté de cette bourgade de 19’000 habitants qui à lire les prospectus qui trônent dans la marina, arbore fièrement ses superlatifs. C’est « the larges » port de pêche d’Europe, son golf Club est « the oldest » du monde, ses fameuses pierre de granit rose ont « almost 500 millions d’années et j’en passe. Durant la 2ème guerre mondiale c’était the « most northerly » Royal air naval station .Avec en prime « no less » de 78 bombes sur la figure des habitants.
Près de 70 ans, 38 morts et 44 blessés plus tard (c’est le bilan des bombardements), on a le sentiment que pas grand-chose a dû changer à Peterhead.. Façades grises – mais où est donc passé le granit rose ? – quelques « most sadly » Fishs and chips qui devrait permettre aux habitants de prétendre au titre « most overweight » population d’Ecosse.
Derrières les vitrines des magasins, dignes de Moscou dans les années 60, des tailleurs et des fileuses de lin (des vrais en chair et en os) taillent et filent laborieusement. Le temps s’est arrêté sur Peterhead et sur sa « most » lovely old Library municipale. Avec une escouade de dames patronnesses à l’accueil, un bric à brac de bouquins poussiéreux, mais très prisés (110’000 emprunts par années, qui dit mieux ?) et…surprise… salle d’ordinateurs avec accès internet. Pas les derniers modèles, mais enfin ça marche et c’est gratuit. Parce que- merci Mr Blair – en Grande Bretagne, le service public ça existe encore. Ah j’oubliais Peterhead est aussi the « most fuel efficient terminal » d’Europe. Ça gâche un peu le paysage, mais la ville a tellement d’autres « atouts ». A fuir au plus vite…
Grib, grib, grisouille
Par Marc à 18:47 :: 2007 Ecosse – Norvège
La mer du Nord, Inverness-Stavanger, un peu plus de 350 milles à parcourir, dans une mer réputée difficile. Le peu de fond et les courants se chargeant de la rendre facilement démontée. Autant donc s’assurer d’une bonne fenêtre météo. Dimanche, en sortant du loch Ness, tout semble s’annoncer au mieux, vents portants et temps clément devraient être au programme pour 2 à 3 jours. Le départ est donc fixé à lundi midi, à la pleine mer. De toute manière on a pas le choix, le pont de chemin de fer ne s’ouvre qu’à certaines heures, horaire des trains oblige. Mais lundi matin, les fichiers grib reçus via internet sur Maxsea Chopper sont chagrins. La dépression qui passe au nord est un peu plus sud que prévu, le front associé aussi et les fichiers indiquent un force 9 à 10 de sud au large de la Norvège pour mardi soir. Evidemment, on attend. Mardi, toujours l’attente, mais une fenêtre pourrait s’ouvrir demain. Mercredi, les fichiers indiquent du vent fort mais favorable pour la journée et la nuit, mais fraîchissant force 8 à 9 dès jeudi matin. Si l’on reste à Inverness, il faudra attendre au moins jusqu’à vendredi soir et cela risque de tourner au nord-est. Je décide de tenter le coup de filer jusqu’à Peterhead durant la nuit. 85 milles, c’est faisable avant que le coup de vent s’installe jeudi matin.
Et l’étape s’est déroulée sans problème. 25 nœuds de vent portant, Chamade filant sous génois seul à plus de 7 nœuds.
On s’abrite donc à la marina de Peterhead, et dès la fin de la matinée ça souffle à 35 nœuds, les prévisions sont fiables par ici. Et les fichiers sont optimistes pour la suite. Vent d’ouest navigable dès demain matin, puis calme au centre de la dépression qui s’approche et vent de sud-est pour la fin… cela « devrait le faire » comme on dit.
Un petit air d’automne sur Inverness
Par Marc à 17:02 :: 2007 Ecosse – Norvège
« Je sais qu’en Italie, les gens prennent souvent leurs vacances en août, mais ici jamais. Août, c’est déjà l’automne » Sven, notre voisin suédois au port d’Inverness est catégorique… « L’été c’est en juin et juillet, pas en août ». Ce n’est pas encore les brouillards de novembre, mais c’est vrai qu’il règne un petit air d’automne sur le nord de l’Ecosse. Nous voila bloqués depuis 3 jours par une nouvelle dépression. Force 9 a 10 en mer du nord, pas vraiment envie d’y pointer le museau de Chamade pour l’instant. Et c’est la deuxième dépression en une semaine, la première nous ayant « offert » 3 jours de pluie continue a Oban. Pas de chance pour Sylvie, Marine et Stephane qui debarquent en Ecosse au moment ou le temps semble changer. Mais esperons que cela n’est qu’une mauvaise passe. La situation s’annonce meilleure pour la fin de la semaine. Une fenêtre s’ouvre demain mercredi et nous devrions en profiter pour faire route vers la Norvege et ses fjords. 3 jours de traversée, 3 nuits complètes aussi puisqu’en cette fin août les nuits ne sont plus aussi courtes qu’en juin. Quant à l’automne… on dit qu’il est souvent somptueux dans les fjords de Norvège. A vérifier tout soudain.
Le Loch Ness : rien de monstrueux !
Par Marc à 11:25 :: 2007 Ecosse – Norvège
« Vous verrez, le canal calédonien, c’est bien plus difficile que le canal de Crinan. Les écluses sont bien plus grandes et surtout bien plus hautes… moi, je n’arrive même pas à lancer les amarres si haut…. » L’avertissement était clair, reçu au mouillage de Lagavulin, par une irlandaise de Belfast, pourtant habituée à la navigation souvent rugueuse qui caractérise les côtes écossaises. Autant dire que mardi dernier, avant de pointer notre museau à Corpach, lieu de la première écluse, la Sea Lock (l’écluse de mer) porte d’entrée du canal calédonien, nous avions révisé une fois de plus avec Stéphane, Marine et Sylvie le lancer d’amarre… et le plus haut possible, s’il vous plaît !
Résultat…. Une promenade sympathique et sans problème. Les écluses, un peu plus hautes que celle du Crinan restent toutefois largement à portée d’amarres, et partout les éclusiers sont là pour donner le coup de main nécessaire au besoin.
Et la largeur facilite grandement l’approche et la manoeuvre d’accostage. Et cerise sur le gâteau, pas de portes ou de « sluices » (vannes) à manoeuvrer. Tout est hydraulique et commandé par les éclusiers. Bref rien de monstrueux ! Et donc tout le temps qu’il faut pour apprécier le paysage.. surtout celui de la première partie, les escaliers de Neptune, les lochs Lochy et Oich, bien plus beaux et sauvages que le trop fameux Loch Ness.
Restent les lumières, les enfilades, les châteaux et les gazons trop bien tondus, mais aussi avec un peu d’imagination les ambiances de mystère… Il suffit d’un nuage ou d’un grain… d’une risée sur l’eau noire… et surtout de la dose de Tintin lue dans votre jeunesse !!! Tout est dans la tête…c’est bien connu… Le monstre s’y cache plus facilement que dans les profondeurs glacées du Loch.
En vedette sur les escaliers de Neptune
Par Marc à 11:20 :: 2007 Ecosse – Norvège
(Sylvie) Oban. Pluie battante. Lecture à l’abri de Chamade, en attendant un rayon de soleil qui ne vient pas. « Le colonel et l’enfant roi » : l’Egypte, la révolution nassérienne, la crise du Suez… Du Canal de Suez au Canal calédonien la transition est rude. Une journée de farniente ce ne sera pas de trop avant de monter et descendre les escaliers d’écluses qui doivent nous permettre de rejoindre le mythique Loch Ness.
Une ballade bon enfant pour vacanciers avec éclusiers. Nous sommes ici dans la région la plus touristique de l’Ecosse. Le canal calédonien,- les Ecossais ne se lassent pas de le répéter avec fierté-,a été construit au 19ème siècle et ce n’est que récemment qu’il a pris ses airs coquets de villégiature entre lacs, forêts et montagne. Le Ben Nevis en particulier, avec ses 1344 mètres d’altitude, fait figure de Mont-Blanc local.
Quand le soleil montre son nez, Chamade glisse sur le miroir d’une eau si limpide que l’on a peine à distinguer où commence la rive et où finit son reflet.
Les tableaux de Manet défilent dans la tête Les écluses se succèdent. Nous sommes à la fois stars et touristes parmi les touristes qui mitraillent Chamade au passage des escaliers de Neptune, une enfilade de huit écluses montantes. Avec le train à vapeur et les ponts amovibles c’est la curiosité du coin.
Heureusement, on ne se bouscule pas le soir aux pontons, bien organisés où nous faisons escale. Tout est calme à la nuit tombée aux environs des châteaux de légende ou des maisons de poupées qui sommeillent le long du canal. Pas même de monstre à l’horizon (ni dans les profondeurs) d’un Loch Ness gris et sans charme particulier. Fin ou presque d’un voyage de quatre jours hors du temps. Inverness n’est plus qu’à deux écluses plus bas.
Il n’y a pas de bilan qui tienne
Par Marc à 11:14 :: 2007 Ecosse – Norvège
L’aube point tout juste son nez ce dimanche… Dans une de ces lumières dont l’Ecosse a le secret, nous roulons, seuls sur cette route qui se glisse dans une vallée sauvage des Highlands. Il n’est pas encore 5 heures du matin et nous sommes déjà en route. Je reconduis l’équipage à Edimbourg pour y prendre l’avion de Genève. Et c’est encore un de ces moments forts vécus cette semaine. On regarde filer le paysage, silencieux, comme si chacun tentait de retenir encore un peu de cette magie qui a régné à bord. Et d’ailleurs pas question de bilan. Ca fait trop comptable… Pas question de compter ce que nous avons tous reçus de cette échange, improbable au départ, mais juste né d’une idée. Celle d’encourager le don d’organe. Pas de bilan, mais que des images et des émotions pleins les yeux et le cœur. Un partage intense dans une nature somptueuse sous un soleil bien peu écossais. Une semaine d’échange, où nous aurons parlé de tout, échangeant sur tout, riant de tout, et oubliant la greffe. Et s’il n’y avait eu le matin les médicaments sur la table… qui aurait pu deviner ? En voyant Yvan tirant comme un beau diable pour ouvrir les lourdes portes d’écluses, en voyant Sandra lancer ses amarres, ou Elena à la barre ou courant après les interviews… qui aurait pu imaginer qu’il y a deux, trois ou six ans, leur vie n’était que combat pour la survie… Merci donc à vous bel équipage… et dieu que l’aventure vous va bien…
Une nouvelle reporter à la RSR
Par Marc à 18:13 :: 2007 Ecosse – Norvège
Qu’Elena aimait le whisky, nous avions pu le découvrir à bord. Qu’elle en connaissait pas mal de finesses c’était une évidence. Mais qu’elle puisse rivaliser dans les commentaires avec les guides écossais, en voilà une belle révélation en visitant la distillerie d’Oban. La seule distillerie écossaise située en pleine ville. Bon. Oban n’est pas une métropole, mais c’est bien une petite ville bruissante d’activité, tournant pour l’essentiel entre la pêche et le tourisme.
Vous n’y étiez pas ce samedi, tant pis… car écouter Elena qualifier les grandes marques de whisky exposées, c’est un délice. Le plus subtil : le Lagavulin, le plus tonitruant : le Talisker, quant au Oban : léger, tout juste pour l’apéro ! Mais vous aurez sans doute une séance de rattrapage le vendredi 14 septembre en écoutant l’émission « Un dromadaire sur l’épaule » sur les ondes de la Première de la Radio Suisse Romande. (13h-14h en direct ou sur le net rsr.ch)
Car Elena, aussi à l’aise micro que verre en main vous proposera son reportage… Enfin, une sélection, un montage… car elle est intarissable ! Il faudra donc choisir ! Mais comme reporter, chapeau… on l’engage de suite !
Le blog de Sandra
Par Marc à 15:49 :: 2007 Ecosse – Norvège
Dimanche 29 juillet
Je retrouve mes compagnons de voyage à l’aéroport de Genève-Cointrin et tout de suite c’est une évidence : tout fonctionne entre nous, nous sommes sur la même longueur d’onde. On dirait 4 gosses partis en course d’école : une excitation bon-enfant. Dans l’avion, nous nous rendons compte avec Elena que nous nous sommes trompées sur le nombre d’heure de vol et du coup on peut rajouter 1h de voyage. Ce n’est rien et pourtant, je ressens une impatience et cela est subtilement délicieux car ce petit trajet prend alors des allures de voyage longue distance et un goût plus aventureux. A l’arrivée, retrouvailles avec Marc et embarquement jusqu’à la marina de Largs. Je suis stupéfaite par la beauté du lieu. Le capitaine a beau nous dire que c’est un paysage presque sans intérêt comparé à ce qui nous attend par la suite, nous sommes tous conquis. La marina est une parfaite entrée en matière et l’ambiance me plait tout de suite. Le monde marin a le goût salé de vacances éternelles et une promesse d’aventure qui est palpable. Le bateau ! toute une histoire : c’est avec un peu d’appréhension et beaucoup d’intérêt que je prends connaissance de Chamade. Dans mes rêves d’avenir, je compte effectivement partir vivre un bon moment sur un bateau, donc c’est une première expérience qui prend des allures de test qui peut s’avérer plus ou moins définitif. Je suis surprise par l’aspect accueillant et confortable du bateau, quasi grand luxe. J’adore, je me sens bien et j’apprécie l’aspect esprit pratique et essentiel inhérent à la vie à bord. Mais j’avoue une première nuit où je me suis sentie à l’étroit et j’ai peur d’avoir par la suite envie de sortir du bateau alors qu’on est au mouillage, ça promet..
Lundi 30 juillet
Enfin, l’aventure commence réellement car on part en Mer. On ne pourrait rêver mieux comme première navigation : temps idéal, la mer est très agréable, pas de mal de mer. Je me rempli de tout ce que je vois, des bruits des oiseaux, du vents dans les voiles. Je suis stupéfaite par la richesse de ce qui se passe : les paysages sont très sauvages et dégagent cette force authentique d’éternité. Et en même temps la lumière est tellement changeante, le bateau file tranquillement ce qui fait de chaque vision un effet d’instantané, une impression très forte de moments privilégiés.
On est en plein dans l’instant présent, la subtilité, la rareté, la grâce. Tout deviens unique mais jamais éphémère car tout a été ressenti par tout mon être. Je me sens particulièrement vivante au contact de cette nature et des éléments. La joie de voir et d’approcher des oiseaux magnifiques et des phoques curieux. Des dauphins !!! Mouillage dans une crique devant un château transformé en hôtel. Et miracle, je dors très bien et commence à me sentir accro à la vie à bord.
Mardi 31 juillet
Changement total de paysage et d’ambiance : le passage des écluses (15 !) du Canal de Crinan. Tout un travail d’équipe nous attend, chacun avec une mission bien précise. Après les explications de Marc, un petit stress s’empare de nous, car les écluses c’est tout un programme et le bateau est gros. Tout se passe très bien et on a le temps de s’imprégner de notre nouvel emploi (15 écluses !).
Le canal est magnifique et l’ambiance so british, un vrai délice de romantisme. Les éclusiers et les gens rencontrés sont typiques et charmants. J’apprécie ces rapports humains simples. Entre nous c’est l’entente parfaite, une vraie équipe.
Mercredi 1 août
Fin du canal et retours en mer. C’est incroyable de ressentir cette joie de retrouver la Mer. Je ne pensais pas que je serai aussi vite accro. Il est vrai que cela correspond à ma manière de vivre : ressentir les choses par mes sens me procure la joie de me sentir vivante et enrichit mon âme. Et là, je suis servie : on rentre dans un paysage d’une extrême beauté, des îles à perte de vue, le passage près du célèbre Corryvreckan qui nous fait sentir ses remous et donc une navigation plus sportive.
Mouillage dans une crique et découverte à pieds des 2 petites îles totalement sauvages qui nous entourent. Impression étrange et grisante de calme, d’harmonie et total bien-être, de perte des repères de temps et d’espace. On se sent ici hors du temps. J’adore ! Le soir, à bord nous fêtons le 1er août au Talisker d’où s’en suivront des fous rires mémorables, des délires sur le fantôme de la princesse de Lismore que nous comptons bien apercevoir demain dans le château que nous visiterons.
Jeudi 2 août
Encore une journée splendide, la météo écossaise nous a réservé de belles surprises. C’est une journée de navigation, où nous nous relayons à la barre. C’est une expérience très sympa car le vent est de la partie et la mer pleine de remous par moments. Sensations grisantes de l’effort. On se sent presque des marins. Les côtes sont de plus en plus sauvage et belles. Les oiseaux, les dauphins, les phares se multiplient sur nos photos. Nous jetons l’ancre dans le plus romantique des mouillages : la crique au pied du château (des ruines en fait) de Lismore.
J’avoue que l’endroit me touche énormément. Nous nous baladons au milieu des moutons qui montent la garde de cet endroit magique. Séance interview au pied de la tour. Dîner à bord toujours aussi drôle, où les échanges sont riches. C’est très fort : j’ai l’impression que nous nous connaissons depuis toujours, c’est un vrai plaisir d’être ensemble. Je ne pensais pas que cela pouvais être aussi évident, facile et agréable d’être 24h sur 24, dans un espace réduit avec des gens que je ne connaissais pas avant. Je commence à sentir que le retour va être dur dur.
Vendredi 3 août
Réveil magique dans ma crique préférée, et les dauphins sont au rendez-vous.
Il fait gris, il pleut, nous avons enfin notre journée de navigation par temps écossais comme on se l’imaginait. On est tous ravis et emmitouflés dans nos nouveaux cirés ! Les côtes se devinent à peine et c’est toujours beau. Par contre, on arrive à la marina d’Oban et là c’est le choc du retour à la civilisation : j’ai de la peine avec les voitures, me sentais mieux sur le bateau. Nous nous réjouissons quand même de découvrir un petit resto sympa pour ce soir (et des douches de la marina).
Le blog d’Elena
Par Marc à 15:43 :: 2007 Ecosse – Norvège
Dimanche 29 juillet
Rendez-vous avec Sandra, Ivan et André à Genève Cointrin, pour aller rejoindre Marc en Ecosse. Des personnes que je connais peu. Je sais qu’avec certains je partage une expérience commune : celle d’une transplantation d’organe. Mais à part cela ? Avec eux je vais vivre pendant une semaine dans un espace relativement confiné. Un voilier, de 12 mètres. Une cabine que je vais partager avec Sandra la nuit. Comment sera cet espace ? Trop petit ? On aura des choses à se dire ? J’ai l’habitude de voyager avec des personnes que je connais bien, avec qui il est possible de s’installer dans une certaine rareté des mots, afin de savourer ce qui nous entoure. J’ai peur en voyage des gens qui ont peur du silence. Mais je découvre vite, intuitivement, qu’avec eux cette peur n’aura pas raison d’être. Le premier jour, après avoir pris connaissance du bateau et des quelques règles de vie à bord on se détend avec une Guinness dans la Marina de Largs. Une bière qui est propice à la détente. Une discrète intimité s’installe.
Lundi 30 juillet
Départ en mer. Le vent. Les voiles. Les oiseaux. Le mal de mer personne ne l’a, on navigue tranquillement à la voile et on regarde les oiseaux en profitant des commentaires avisés d’Ivan, passionné d’ornithologie qui sait distiller ses connaissances discrètement. J’apprends finalement à distinguer un goéland d’une mouette.
Le repas de midi a lieu près de l’ îlot d’Eilean Mor. A nouveau beaucoup d’oiseaux et des phoques, oisivement couchés sur le dos. Une telle passivité m’émeut. Je suis facilement émue par les animaux. Un sentiment de nostalgie certainement très banalement répandu au sein d’une vie quotidienne normée, agitée peut-être, mais aussi excessivement domestiquée. Je m’interroge sur mon rapport aux animaux, à la nature. A leur présence réconfortante dans la solitude de la maladie.
Mardi 31 juillet
Le Canal de Crinan. Les écluses. Le retour à une la nature complètement domestiquée. L’industrialisation. L’histoire. L’économie. Les notions élémentaires de physique. Et aussi des gens, leurs histoires. Bizarre métier que ceux d’éclusier et de gardien d’écluses, occupés souvent par des étudiants et des vieux retraités. Et pour nous, équipage de Chamade, une journée de travail d’équipe puisque pour la majorité des écluses il y a pas d’éclusier, et nous faisons le travail nous-mêmes.
Je m’occupe peu des manoeuvres puisque je tente de documenter ce voyage le long du Canal à l’aide d’un micro enregistreur de la RSR. Des ambiances, des bruits. Pas d’images. C’est difficile de savoir ce qui restera d’intéressant lorsque l’on n’aura plus que le son.
Mercredi 1 août
On ressort du canal. On retourne en mer et j’apprécie. On retrouve le vent. L’odeur iodée de l’air. Un paysage plus sauvage. La rareté de la présence de l’homme. L’heure du passage près du Corryvreckan doit être précisément respectée fin d’éviter les gros courants qui empêcheraient le passage. Quand on passe on sent les remous. Le bateau procède par petit à coup à droite et à gauche. Puis on navigue à la voile, tranquillement (trop ?) pour retrouver un mouillage l’après-midi, au milieu d’îles essentiellement peuplées de moutons, de vaches et de taureaux (pas très accueillants).
En fin d’après-midi on va sur terre, sur ces collines monotones propices à laisser libre cours à des pensées qui s’écoulent tranquillement dans le désordre, de sorte que parfois, on a l’impression de ne plus penser à rien. Un paysage rassurant bien qu’assez sauvage : toujours le même.
Jeudi
Météo toujours favorable. Pour atteindre ce mouillage, plus isolé des précédents, le vent est parfois fort, on navigue à la voile (grand-voile et gênois), vite. A la barre j’ai l’impression de me battre contre le vent. Juste assez pour sentir les muscles des bras qui travaillent.
Notre prochaine destination : les restes d’un château qu’on imagine hanté. Le soir un phoque pointe sa tête de derrière les rochers. Mais pas de fantômes.
Vendredi
Finalement il pleut ! On part vers Oban sans trop traîner car on annonce du mauvais temps qui vient du nord avec des vents jusqu’à force 10. Par moment il y a assez de vagues, de pluie et de vents pour que notre petite excursion prenne des allures plus imposantes. Je me demande si c’est possible d’avoir vraiment peur sur un bateau.
Je sais que oui, mais le voilier est aussi un lieu qui m’inspire une grande confiance. Je crois qu’il faudrait une mer très agitée avant que je puisse ressentir de la peur. Etant donné mon esprit peu téméraire cela me paraît plutôt étonnant. Faudrait peut-être tenter des plus audacieuses aventures ?
La princesse de Lismore
Par Marc à 15:38 :: 2007 Ecosse – Norvège
Il était une fois une princesse viking d’une grande beauté qui vivait au fond d’un fjord impénétrable. Mais voilà qu’un jour, la rumeur colporta elle avait fauté. Comment, pourquoi, ceux qui nous ont rapporté cette histoire ne l’ont jamais dit. Mais toujours est-il que son père la chassa du royaume. Princesse bannie, obligée de prendre le large sur les flots noirs et hostiles du pays viking.
Après avoir résisté aux terribles dangers du Maelström, elle débarqua un beau jour sur les côtes d’Ecosse. Devant elle une brèche dans les montagnes, parcourue par un lac immense au eaux noires… Celui que plus tard les Ecossais baptisèrent le Loch Ness. Et devinez ce qu’il arriva… Vous n’avez d’ailleurs pas le choix puisque là-dessus aussi les conteurs écossais ne s’attardent guère. Réalité ou à nouveau rumeur ? Ou peut-être juste fantasme de conteur ? Impossible à dire… mais la malédiction frappait une nouvelle fois. Alors qu’elle s’apprêtait avec quelques servants lui étant restés fidèles à voguer vers les rivages ensoleillés du sud, son esquif, pris dans une terrible tempête dont l’Ecosse a le secret, s’échoua sur les côtes de Lismore, non loin du terrible Corryvreckan, le plus fantastique et terrifiant remous marin des côtes occidentales. C’est donc là qu’elle bâtit son château dont vous pouvez toujours voir les ruines à Achadun Bay. Là que son âme continue d’errer, là aussi que parfois elle exerce sa terrible vengeance, engloutissant les vaisseaux des marins colporteurs de rumeurs…
« La sorcière » pour les rapporteurs de mauvaises nouvelles… « La princesse de Lismore » pour ceux qui ont senti le souffle de son passage dans les ruines du château d’Achadun.
Le Crinan, une échelle aquatique d’un âge canonique
Par Marc à 15:36 :: 2007 Ecosse – Norvège
Le canal de Crinan : dix kilomètres à travers la péninsule de Kintyre qui vous évite un détour de 150 kilomètres de mers difficiles. Construit il y a plus de 200 ans : 5 ponts tournants et 15 écluses hautes de trois mètres.
Les deux premières et les deux dernières sont manœuvrées par des éclusiers, les autres par l’équipage. Un vrai travail d’équipe. André et Yvan à terre pour les amarrages, l’ouverture des portes (dieu qu’elles sont lourdes…) et des vannes d’écluses, Sandra et Elena à bord pour régler les amarres à mesure que le voilier monte ou descend.
Et ça tire ! Surtout à la montée où les remous sont impressionnants.
S’il fallait résumer l’ambiance… ce fut : Ecluses 1 et 2 : L’excitation et la tension.. la découverte et la peur de mal faire ! Ecluses 3 à 7 : L’émerveillement, on s’amuse… Ecluse 10 : On commence à se lasser… à fatiguer… le dos fait mal… Ecluse 13 : On en a plein le dos… il est temps que ça s’arrête…
Je suis content de mon coup… c’est justement l’endroit prévu pour y passer la nuit… Petit ponton au bord du canal… avec une petite maison d’éclusier où une bonne douche nous attends. En prime la vue sur les marais en contrebas, avec des escadrilles d’oies sauvages. Reste juste à sortir le « Talisker », le whisky tourbé de l’île de Skye et tout est déjà oublié !
Pauvres êtres fragiles
Par Marc à 15:31 :: 2007 Ecosse – Norvège
Mais comment : embarquer des greffés du cœur, en mer, dans la rudesse du climat écossais ! Mais n’est-ce pas imprudent ? Dangereux ? Inconscient ? Auront-ils la force ? La résistance ? En guise de réponse à ces questions si souvent entendues, au bout de 2 jours, je peux vous dire qu’un ou une greffée :
Ça mange… mes aïeux quel coup de fourchette ! Et planquez vos stocks de chocolat avant qu’ils vous les dévalisent… Ca boit… de l’eau, beaucoup, mais du whisky… aussi… Du Single Malt tourbé, s’il vous plaît ! Ca cause… ça rit…
Bref, ça rend hommage à Epicure
Ouf!
Par Marc à 15:30 :: 2007 Ecosse – Norvège
Ouf c’est fait, l’essentiel du canal de Crinan est derrière nous, et tout s’est bien passé ! Il est vrai que tout le monde y a mis du sien.
Déjà hier soir au mouillage avec une leçon accélérée de « lancer d’amarres ». Pas question de voir les amarres tomber à l’eau lors des entrées dans les écluses. Il faut que les cordes partent juste et loin pour que l’amarrage se fasse immédiatement. C’est ainsi qu’en plein mouillage hier soir on pouvait voir des étranges personnages lancer et relancer des amarres à l’eau. D’abord lover correctement l’amarre, séparer ensuite la glène en deux, lancer de la main droite en gardant la gauche ouverte pour que le cordage file librement. Puis leçon basique d’amarrage. Comment tourner l’amarre au taquet, et quel nœud faire. On a volontairement laissé tomber le nœud de chaise, pour se contenter des 2 demi-clefs. Le résultat est probant et le skipper, rassuré, a passé une nuit tranquille.
Et nouveau résultat aujourd’hui… tout s’est passé au mieux.
Transplantés dans une nouvelle vie
Par Marc à 15:29 :: 2007 Ecosse – Norvège
Bruissement d’excitation sur Chamade ce matin : l’opération « Transplantés dans une nouvelle vie » commence. Excitation des 4 nouveaux passagers, 4 nouveaux équipiers venus pour naviguer et témoigner, pour dire combien une greffe d’organe a changé leur vie. Sandra et Elena, toutes deux greffées du cœur, ainsi qu’Yvan, greffé du rein et son frère André qui lui a donné l’un de ses reins.
Excitation, et tension aussi chez le skipper. Une première que cette semaine de navigation avec un équipage entièrement néophyte. Avec au programme la côte nord-ouest de l’Ecosse et ses redoutables courants, mais aussi le canal de Crinan et ses 15 écluses à manoeuvrer soi-même. Il faudra que l’équipe apprenne vite ! Et tout cela en réalisant un reportage radiophonique! Mais ils sont là depuis hier soir, et à peine arrivés les voilà déjà adaptés à l’environnement inhabituel d’un voilier. Tout ça dans la bonne humeur… La semaine s’annonce grandiose.
26 juillet 2007
Chamade, un bateau de propriétaire, neuf de surplus.
Par Marc à 17:13 :: 2007 Ecosse – Norvège
Depuis une vingtaine d’année, je loue régulièrement des voiliers un peu partout en Europe et dans le monde. Ces bateaux d’agence sont pour la plupart du temps impersonnels et présentent souvent leur somme de petits problèmes qui lassent quelque peu le navigateur qui désire voiler plutôt que bricoler. Ma femme et moi avons accepté avec plaisir l’invitation de Marc de faire trois semaines à bord de Chamade, du sud Irlande à l’Ecosse, ce qui allait nous permettre de découvrir un voilier de propriétaire, flambant neuf, puisque mis à l’eau en avril. Nous n’avons pas été déçu par les milles et une astuces que Marc avait déjà installées, du marquage de la chaîne d’ancre à l’extension de la capote dessinée et cousue par Marc, en passant par des sangles sur le moteur HB qui facilitent grandement son installation sur l’annexe.
L’instrumentation nous a aussi émerveillé, carte électronique sur PC couplée au GPS, Navtex pour recevoir les météos, radar, et centrale de navigation (vitesse, vent, etc) et bien sur pilote automatique qui fonctionne impeccablement. Pour se déhaler sous voile, l’OVNI 365 nécessite au moins un force 3 et devient un véritable plaisir à partir de 4 beaufort. Il est à la fois équilibré et puissant. Dans la piaule, il passe en force en gardant de la toile sur l’avant et en prenant des ris. Le gréement de cotre complique un peu les virements sous génois et la trinquette n’est finalement utilisée qu’à partir de force 6. Le sentiment de sécurité, ainsi que le confort sont omniprésents.
Marc, ami de longue date est un excellent skipper, «mais ça je le savais déjà ».
Cédric et Rosalie Aeschlimann, juillet 2007
L’Ecosse : Mais qui a dit qu’elle était avare en soleil.
Par Marc à 17:11 :: 2007 Ecosse – Norvège
Incroyable, il fait encore grand beau ce lundi. Un soleil éclatant et toujours des couleurs incroyables. La côte ouest de l’Ecosse se donne des airs de Méditerranée. Et cela va durer finalement jusqu’au mercredi.
Au total 7 jours complets sans une goutte de pluie. Pour un pays dont l’un des dictons les plus connus est : « Si tu peux voir cette colline là-bas, c’est qu’il va pleuvoir ; si tu ne la vois pas c’est qu’il pleut ! » c’est vraiment inespéré. Et délicieux. Reste à visiter et à déguster les produits de Lagavulin Distillery.
La visite est à 9h30. Un peu tôt pour tester le Single Malt 16 et 25 ans d’âge. Mais rien ne retient le marin, surtout pas après avoir promené son nez 1 heure durant dans les airs de broyage, de mixage, de fermentation et de distillation (double distillation). Ici à Lagavullin, « petite » distillerie, ce sont 120 tonnes d’orge qui se transforment chaque semaine. Cédric, l’amateur de whisky est comblé. Tout, de l’odeur à la couleur des cuivres des alambics, tout est comme dans les livres. Il faudra s’arracher difficilement au coin vers midi pour faire route vers Jura.
Ce sera ensuite le canal de Crinan, incroyable serpentin d’eau douce, parfois large de 6 mètres à peine (Chamade fait 4m de large). 15 écluses dont la plupart sont à manier soi-même. Amarrage, ouverture et fermeture des portes au poids impressionnant, ouverture et fermeture des trappes de vidange… on y laisse beaucoup de sueur, mais l’expérience est formidable. On en reparle la semaine prochaine avec le nouvel équipage qui embarque à Glasgow ce dimanche. Mais que l’Ecosse est belle: nature, faune, paysage, c’est superbe. Reste juste à comprendre ce qu’ils disent… Et ça il faut encore quelques jours pour se faire l’oreille.
Ecosse : Mais qu’est-ce qu’il dit ? Do you speak english ?
Par Marc à 17:07 :: 2007 Ecosse – Norvège
Toujours le calme et le beau temps ce samedi. Et comme ils annoncent des vents contraires pour demain, on décide de gagner l’Ecosse au moteur. 60 milles, avec des courants portants, voilà qui sera réglé en une dizaine d’heures. Le moteur tourne à nouveau parfaitement. L’arrivée se fait sur l’île d’Islay, (prononcez Aïe-lâ) à Port Ellen. Le port n’a pas de charme particulier, mais il est au cœur de la région des fameuses distilleries d’Islay.
A peine à terre qu’on croise un premier écossais en kilt. Un joyeux luron d’une soixantaine d’année qui nous interpelle hilare. Autant le dire tout de suite, on ne comprend pas un traître mot de ce qu’il raconte. C’est que l’écossais… c’est paraît-il de l’anglais avec « un peu » d’accent. Je lui demande de parler plus lentement.. « Mais je parle lentement puisque je suis Ecossais… » Finalement chacun y met du sien, et on finit par échanger quelques plaisanteries et l’homme dépose une grosse bise sur la joue de Rosalie… qui le met au comble du bonheur. Ici manifestement on aime les dames…
Un proverbe écossais assure qu’il est deux choses que les Ecossais préfèrent nues… et que l’une d’elles est le whisky…. Pour le whisky on vérifiera dès lundi en visitant la célèbre distillerie de Lagavulin, où on jette l’ancre juste devant, dans une anse bordée de récifs.