Propane au Japon : une usine à gaz !

J’aurais tout de suite dû me méfier quand j’ai remarqué le manque d’empressement de notre ami Nori lorsque, depuis la Corée, je lui avais indiqué mon intention de recharger notre bouteille de propane, indispensable carburant de la cuisinière.

Une bouteille japonaise, munie d’un détendeur japonais, achetée en 2015 à Hiroshima et rechargée sans problème par deux fois à Okinawa. Cela devait donc se faire rapidement et sans problème à Fukuoka. Erreur !

Car ce qui est possible facilement au sud ne l’est pas plus au nord. Si à Okinawa on semble rendre facilement service au navigateur de passage, rien de tel à Fukuoka où l’on veut respecter le règlement à la lettre (peut-être même plus qu’à la lettre).

Bref, arrivés à Fukuoka Nori nous conseille d’attendre d’être plus au nord, dans un port de pêche où l’on n’est pas trop regardant. Car à Fukuoka, personne n’accepte de remplir cette fameuse bouteille. Nori a beau multiplié les téléphones, Mena en faire de même, ce qui était possible ne l’est plus. Suite à un accident dans un Yatai (une de ces roulottes ambulantes) les fournisseurs de gaz sont obligés de se porter garants de l’installation de leurs clients. Pas de problème pour les centaines de milliers de maisons japonaises avec leurs bouteilles de gaz en devanture. Mais pour un voilier de passage, « gaidjin » de surcroît… c’est le refus. Et problème… notre bouteille est quasiment vide.

Comme il nous faudra avoir de la réserve en vue de la traversée vers l’Alaska, je propose à Nori d’en acheter une nouvelle. Oui, mais apparemment personne n’en a en stock. Il faut commander sur internet. Mais la météo est favorable en cette veille de week-end, il faut qu’on avance…

Nori indique donc comme adresse de livraison le port de Murotsu, où nous devrions être lundi.

Le temps d’une belle navigation et nous voilà à Murotsu. La bouteille est bien là… toute neuve mais vide ! J’avais mal compris les explications de Nori. Echange de mails, recherches sur internet où la page en anglais d’un fournisseur japonais de barbecue indique qu’il y a 20’000 revendeurs… que remplir n’est pas un problème… Tu parles ! Nori appelle une boutique à Hagi (qui figure sur le site en anglais) où nous devrions être demain. Impossible dit le revendeur qui donne une autre adresse. Mais là il faudra attendre au minimum deux jours !

Finalement le mécano du chantier naval de Murotsu fait lui aussi des téléphones et me conseille de m’arrêter à la petite marina de Nagato qui est sur la route de Hagi.

C’est ce que nous faisons le lendemain. A peine arrivés, que le responsable de la marina fait un coup de fil. Il nous fait comprendre (en japonais !) de déposer les bouteilles (la neuve et la vieille) devant son bureau. Une heure après le voilà qui revient vers Chamade, les deux bouteilles pleines à la main. Le fournisseur du coin est passé avec son petit camion et, ni une ni deux, a fait le nécessaire. Une heure trente d’escale, pas d’explications plus claire qu’auparavant, mais les bouteilles sont pleines. Que demande le peuple de Chamade !

Et merci à Nori, Mena et autres amis de passage de s’être fait autant de soucis pour nous aider à ne pas être condamnés à ne manger que du shashimi !

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