Kamchatka de rêve

(par Sylvie)

Pour moi, ce n’était qu’un nom étrange quelque part, au bout du monde. Kamchatka ! Je l’ai situé sur la carte, le jour où j’ai lu le récit extraordinaire d’une jeune violoncelliste pionnière : Lisa Cristiani, née en 1827, à Paris.

Pionnière, parce quelle fut une des premières femmes à oser se produire sur scène avec son instrument, car pour en jouer, il fallait écarter les jambes…quel scandale! Pionnière aussi, parce qu’à l’âge de 23 ans,alors qu’elle avait été promue premier violoncelle de l’orchestre royal du Danemark, elle décide de traverser toute la Sibérie pour faire entendre sa musique jusqu’au confins du fleuve Amour. Après quoi, notre virtuose des steppes embarque sur un navire, traverse la terrible mer d’Okhotsk en charmant les baleines avec son stradivarius et débarque au Kamchatka, à Petropavlovsk qu’elle qualifie de « chef d’œuvre de la nature où l’on mène une vie de cocagne ».

Et même si son extravagante épopée s’est mal terminée (elle est morte à 26 ans en Crimée, victime d’une épidémie de choléra), j’ai commencé à rêver du Kamchatka, de ses 160 volcans, dont 29 sont encore activité, de sa vallée de geysers, de son immensité et de son exil au far East de la Russie.

Au Japon, nous étions si près du Kamchatka. Pourquoi ne pas y faire un petit détour, sur la route de l’Alaska. Trop compliqué, trop de formalités ? Qu’importe. Chamade nous a portés au bout de mon rêve sur les traces de Lisa Cristiani. Certes, on ne mène plus trop une vie de cocagne à Petropavlovsk où le capitalisme sauvage a fait irruption sur les ruines bien visibles du soviétisme. Mais où que l’on tourne la tête, on aperçoit un volcan encore enneigé à cette saison.

Il émerge au dessus d’un immeuble, dans la baie d’Avatcha, au bout des plages noires et au delà, sur la mer émeraude.

Lisa Cristiani a vraiment  trouvé la bonne formule : le Kamchatka  est et reste un chef d’œuvre de la nature. À contempler du ciel, par hélicoptère. De la pure magie !

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