Au pays du brouillard

Le brouillard qui dégueule depuis la montagne, une bruine qui détrempe tout et un vent qui use à force d’assourdir… Bienvenue à l’escale de Kiska, deuxième groupe de ces îles aléoutiennes en venant de l’ouest.

Cette région inhabitée a pour réputation d’avoir un climat « difficile ». C’est vérifié! Mais le mouillage est bien protégé et nous sommes venus nous y abriter hier soir après 36 heures de navigation depuis Attu.

Une moitié au moteur, une moitié à la voile dans de belles conditions de vent, mais hélas la plupart du temps dans le brouillard. Ce qui rend les quelques percées du soleil d’autant plus magnifiques (et réconfortantes!). Depuis ce matin nous attendons l’accalmie pour tenter une descente à terre.

Photos National Aleoutian Park

Kiska fut la première île occupée par l’armée japonaise durant la deuxième guerre mondiale. Selon les renseignements, les vestiges y seraient nombreux, surtout des quantités de munitions et d’obus abandonnés et disséminés. Nous nous contenterons de marcher sur la plage, loin des plantes touffues qui couvrent les parties plates de l’île.

De retour de ballade, on confirme que les vestiges sont encore nombreux… Notamment la carcasse d’un sous-marin de poche japonais, sur ce qui devait être sa rampe de lancement.

Et l’épave d’un navire de guerre, aussi japonais, dont le nom finit par… Maru (comme presque tous les navires japonais). L’étrave dressée sur la plage reste là comme un mémorial à la vanité des ambitions impérialistes de l’époque.

Mais nous n’avons pas vu de munitions, du moins dans les zones que nous avons arpentées.

Et pourtant canons et munitions sont bien là, comme nous pourrons le constater par les illustrations d’une brochure découverte plus tard au petit musée d’Atka. La garnison japonaise compta près de 7000 hommes fin 1942. Quant au navire japonais, son nom est « Nojima Maru ».

Le Nojima Maru échoué en 1943

Demain, le front passé, nous repartirons à l’aube pour Adak. 200 milles nautiques à parcourir (360km). Le vent devrait être au rendez-vous, les prévisions l’annonce maniable. Tant mieux. Nous passerons encore deux jours sur la côte ouest d’Adak où quelques lagons et dédales d’îles offrent des mouillages qui font envie. Puis ce sera le retour à la « civilisation ». Adak et ses 80 habitants… la foule!

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