Holidays on ice

(Par sylvie)

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le glacier d’Ilulissat ne supporte pas bien la température estivale. Plus il fait chaud (nous avons plus de 17 degrés depuis une semaine) plus il vomit : 43 tonnes d’icebergs par jour, paraît-il, dont des géants de 100 mètres de hauteur qui viennent se fracasser dans le creux de l’Isfjord, d’où ils déboulent pour former une large barrière autour de la ville. Au gré des vents et en ordre dispersé, ils entament alors leur migration annuelle vers le Labrador canadien, en longeant la grande île de Disco, quand ils ne dérivent pas dans les fjords pour mourir de leur belle mort.

Grâce a son congélateur naturel et à sa production de glaces, Ilulissat (qui signifie Iceberg en Groenlandais) a conquit le titre de ville la plus touristique du Groenland. Derrière le « quai » où nous sommes amarrés, c’est un va et vient de petits bateaux qui débarquent et embarquent à tour de rôle les touristes pour aller naviguer entre les Icebergs. Il faut dire que le spectacle est aussi grandiose d’en bas que d’en haut, par le chemin qui domine l’Isfjord et que nous nous en sommes mis, nous aussi, plein les mirettes.

Il y a aussi, quand les vomissures du glacier les laissent s’approcher (pas trop,) des paquebots qui attendent à l’ancre que le troupeau débarque et rembarque après avoir visité le lieu quelques heures.

Alpinisme, observation des baleines, navigation, ballade sur le glacier, à pied en hélico ou en traineau à chien (quand la saison le permet), bref, l’agence de Silver (l’Italien qui vit là depuis 30 ans) et ses concurrentes offrent toutes les options. Sur les falaises au nord de la ville, les complexes hôteliers poussent, l’Hôtel 4 étoiles Atlantic barre le paysage, mais vous propose une vue imprenable sur le l’Isfjord , et un sommeil exotique dans des igloos en acier.

Faut-il préciser que les hôtels sont tenus par des Danois, comme la presque totalité du secteur touristique. Même à l’auberge de jeunesse où nous sommes allés faire une lessive salutaire et prendre une douche toujours bienvenue, nous avons été accueillis pas un staff de blond(e)s vikings. C’est là que nous avons rencontré, Valérie, jeune doctorante en géographie humaine de l’université de Genève, installée à Ilulissat pour un mois de recherches.Elle a pu confirmer mon impression que le développement touristique est davantage subi que voulu par les autochtones, assez icebergs, eux aussi, face aux velléités de fraternisation des voyageurs étrangers. Peu enclins à engager la conversation, genre pas-la-peine-d’essayer-d’me –causer- dans-une-langue-que-je-ne-comprends- pas, ils nous ont fait comprendre toute la différence entre un chasseur de phoque et un chasseur d’images. Et le dimanche, sur la place, aucune invitation officielle ne nous était parvenue pour une fête de la musique rockinuit, on ice.

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