Ca sent le pétrole

2 « supply boats », des bateaux d’assistance aux plateformes et le « Ramford Challenger » un immense bateau de recherches sismiques venu de Norvège : Au quai du port de Nuuk ça sent le pétrole.

Nombreux sont ceux d’ailleurs qui voient déjà le Groenland devenir un nouvel émirat, avec des royalties faramineuses pour ses quelques 56’000 habitants. Et pourtant on en est encore loin. Grâce à Thomas qui vient de nous rejoindre, lui qui travaille dans la recherche pétrolière à Tromsö, nous rencontrons Stig, son ancien chef de bureau, qui travaille désormais à Nuuk pour « Nunaoil », la compagnie nationale groenlandaise du pétrole. 9 employés, « la plus petite compagnie pétrolière du monde » comme le souligne Stig, qui nous emmène dans son building, une petite maison en bois qui domine la baie.

« La plus petite du monde, mais celle où l’on a la plus belle vue depuis son bureau » insiste Stig. Son objectif : Superviser les recherches, négocier et répartir les concessions parmi les grandes multinationales, comme Statoil, Chevron, Shell, Exxon ou encore GDF-Suez. Les études géologiques théoriques, les premières recherches sismiques indiquent que le potentiel est immense. Mais pour l’heure ce n’est que du potentiel. Aucun gisement exploitable n’a encore été découvert et seuls deux forages exploratoires sont en cours à 300 km au large de Nuuk.

Le tout dans un environnement arctique difficile, dans des eaux où les icebergs sont une menace permanente. Chaque forage est entouré d’une dizaine de bateaux « chien de garde » chargés le cas échéant de détourner les icebergs à la dérive. Un « challenge » dénoncé par Greenpeace, mais soutenu par les Groenlandais qui espèrent bien obtenir ainsi les moyens de leur indépendance. Et Greenpeace qui s’en est pris il y a quelques années à la chasse aux phoques (une chasse profondément ancrée dans la culture locale) n’est guère populaire par ici. Alors, ici, on rêve. On voit déjà l’or noir couler à flot. Patience pourtant… Selon Stig, même en cas de découverte rapide, il faudra au moins 10 ans avant de toucher les premiers dividendes. Il n’empêche que pour la « Nunaoil » il est temps de penser à l’avenir, et de résoudre une délicate équation : Comment, pour un pays de 56’000 habitants, trouver les sommes colossales nécessaires à la recherche et à la mise en exploitation, sans pour autant perdre le contrôle ? C’est toute la question, et celle-ci est déjà d’actualité.

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