Chamade est à l’eau… ouf!

Mardi  5  juin.  Le soleil brille sur Nome. Il est près de 23 heures lorsque Chamade frétille comme un poisson dans l’eau. Après 8 mois passés à terre, dans la neige, le blizzard et les températures polaires (-35°C à -40°C pendant trois mois), après avoir essuyé, en novembre ,  LA tempête du siècle,   notre bateau glisse dans son élément, comme si nous ne l’avions jamais quitté.  Les batteries ont tenu le coup, le moteur tourne rond et l’intérieur est parfaitement sec. Comme si de rien n’était! Et pourtant :
Deux jours auparavant nous étions arrivés à Nome, avec quelques appréhensions.  La remise à l’eau s’annonçait difficile. Les derniers contacts par mail ne laissaient rien présager de bon. Les pêcheurs, propriétaires de l’unique chariot capable de remorquer Chamade jusqu’à  la mer,  se montraient à nouveau très réticents  à nous laisser utiliser leur engin. Entre les problèmes de responsabilités et les intrigues locales tout semblait à nouveau compliqué voire inextricable.

Mais c’était sans compter sur notre ami Rolland qui, en bon connaisseur des méthodes locales, manageait les choses à la hussarde et obtenait le chariot dans l’après-midi, le déplacement d’un bateau de pêche posé juste devant nous en fin de journée et un conducteur d’engin dans la soirée.
Restait encore à surélever Chamade pour le remettre sur le chariot…  Une nouvelle bonne dose de stress…  Ca passe finalement au millimètre,  ouf !

Quelques bans de glace finissent de fondre dans le port  dépourvu de ses  pontons flottants : les mouvement de la glace pendant l’hiver ont plié  les piliers de fixation et Joy, notre énergique « harbour Master », s’arrache les cheveux.  La première barge de containers de l’année est annoncée avec un peu de retard, à cause d’une barrière de banquise persistante au sud de Bering.

Mais les chercheurs d’or sont déjà sur les starting blocs. Ils n’attendent plus que leur matériel pour remettre à l’eau leurs petites dragues. « Je ne sais pas où on va les mettre » se lamente Joy qui n’a qu’une envie : nous voir partir, pour laisser la place à tous ceux qui cherchent fortune à Nome.
Ok Joy. Dans une semaine, si le temps et la banquise le permettent, nous larguerons les amarres.

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