Les aurores boréales ? C’est d’une banalité confondante. T’as même pas besoin d’allumer la télé, ça vient tout seul. Pas en prime time, parce qu’aux latitudes où nous sommes, il fait encore jour jusqu’à 22 heures. Mais après. .. On se fait une petite aurore boréale ? Et hop, tu t’installes dans le cockpit et tu regardes. La séance est gratuite et peut durer toute la nuit. Silence et lumières. Si tu veux le son, tu te visses ton Ipod dans les oreilles. Mais il ne faut pas avoir le torticolis. Ça danse, ces petites poussières de soleil, ça se tortille, ça joue les fantômes, les fées Clochette, ça se répand comme un voile de pluie ou comme un serpentin sur l’horizon, ça passe par-dessus les voiles et ça se mêle aux nues qui traînent encore dans le ciel. Parce qu’évidemment, ici, la télé s’allume seulement quand il fait beau.
Ce qui est le cas actuellement Malheureusement, personne ne pense jamais à tout. Et il y en a un- ou une- qui n’a rien trouvé de mieux que de nous balancer un spot dans les yeux. Une pleine lune toute ronde, bien brillante qui veut jouer les vedettes et pollue un peu la qualité et l’intensité l’image en tirant à elle la couverture. Je crois que je vais aller me plaindre à l’office du tourisme de l’Alaska. D’autant que le spectacle a réservé tous ses droits : pas moyen de faire une photo correcte depuis un bateau qui bouge constamment. Mais bon. Est-il besoin de faire des photos d’un truc aussi courant ? C’est comme les trains qui arrivent à l’heure. Ça n’intéresse personne. D’ailleurs, ceux qui ne sont pas de quart ne se lèvent même plus pour voir. Il faut dire que ça t’imprègne tellement que quand tu t’endors tu vois encore des lueurs vertes danser devant tes paupières closes.
