Homer : un accueil exceptionnel!

Accueil, générosité et solidarité ne sont pas des vains mots en Alaska.

Imaginez que vous êtes sur un ponton, derrière une petite île de la baie de Kachemak, à quelques kilomètres d’Homer, votre destination finale. Un couple s’approche, la conversation s’amorce par les questions habituelles, « D’où venez-vous, que faites-vous ici… ». Suzanne et Roch vous disent habiter Homer, vous en profitez alors pour leur demander s’ils connaissent un B&B où vous pourriez vous installer une fois le bateau sorti de l’eau. La réponse fuse :

« Pourquoi chercher un B&B… Nous avons une grande maison, venez donc vous installer chez nous… vous êtes vraiment les bienvenus… »

Et comme en Alaska, la réalité rejoint souvent la fiction, c’est le plus naturellement du monde qu’on se retrouve quelques jours plus tard installés comme des rois. Tout cela alors qu’on ne se parlait que depuis à peine 2 minutes !

Suzanne et Roch, deux amoureux de Homer. Roch, né dans le Michigan est arrivé ici il y a une trentaine d’années pour ne plus en repartir. Suzanne a fait de même, délaissant sa Californie natale après avoir découvert la beauté de la région. Elle est prof d’anglais au lycée de Homer alors que Roch, après s’être embarqué à la pêche, s’est spécialisé aujourd’hui dans la construction de cuisines. Tous deux adorent l’ambiance si particulière de la ville, où artistes et « bobos » font bon ménage. Ici Trump, « Oh my gosh », n’a pas la cote. « Ce qu’on aime ici, c’est que les gens ne disent pas qu’ils restent à cause de leur travail, mais qu’ils veulent vivre ici et se débrouillent pour y avoir un job. C’est tout un esprit positif qui règne et ça, on adore»

La vue depuis notre lit!

Suzanne nous demande aussi comment est le village de Mergoscia, au Tessin. Son grand-père venait de là-bas, mais elle n’a jamais eu l’occasion de venir en Suisse. On lui promet de site d’aller voir sur place (juste au dessus de Locarno) et de lui envoyer une photo !

Suzanne et Roch qui s’empressent aussi d’activer la « Swiss connection ». Et c’est ainsi que nous rencontrons Gabriela et Conrad. Encore deux amoureux de la région !

Son apprentissage de mécanicien de précision terminé à Schaffhouse, Conrad n’a guère envie d’aller faire carrière chez Sulzer et Cie. Il part voyager autour du monde et un beau jour débarque à Homer, pour ne plus en repartir. « Je me suis immédiatement senti bien ici et j’ai décidé de m’y installer ».

Et comme en Alaska on cherche toujours des bras pour ramasser le saumon, le voilà qui embarque comme matelot de pont sur un gilnetteur (pêche au filet de surface) dans la baie de Bristol, la plus productive au monde en matière de saumon. Bientôt il achète son propre bateau et chaque été va pêcher le sockeye (saumon rouge) durant trois mois.

« C’est un pays formidable… il y a tellement d’espace…et de liberté… Imagine… Pouvoir, comme moi, arriver sans un sou, puis acheter ton terrain et construire ta maison, tout seul, de tes propres mains… T’imagine ça en Suisse ! Y’a qu’ici qu’on peut faire ça ! »

Une maison de rondins… mais n’aller pas imaginer une petite cabane en Alaska !

Aujourd’hui Conrad continue de passer l’été en baie de Bristol et travaille l’hiver dans une petite start-up ultra-spécialisée. Utilisant ses compétences de mécanicien de précision, il a réussi avec son boss à mettre au point un système de stabilisation pour caméra à très haute définition. Ils ont beau être basés à Homer, perdu au bout de l’Alaska, les commandes arrivent du monde entier.

Quant à Gabriela, la Lucernoise (tombée elle aussi amoureuse en même temps de Conrad et de Homer¨) elle partage son temps entre la musique (elle est pianiste et violoncelliste) et sa passion pour le ski et l’alpinisme. Il suffit de l’entendre décrire ses ascensions dans la région pour avoir immédiatement les fourmis dans les jambes !

Le jardin et le lac creusé par Conrad et Gabriela devant leur maison

« On ne regrette vraiment pas la Suisse. Ici, c’est vraiment devenu notre pays »

D’ailleurs leur fils aîné vient de s’acheter son bateau pour se lancer dans la pêche professionnelle au saumon.

En Alaska, saumon rime décidemment avec addiction !

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