(Par Sylvie)
Grrrrrrrrrrrr ! Je ne veux plus qu’on m’appelle guy à la fin de chaque phrase et je ne veux plus qu’on me remplisse mon verre de glaçons, ni qu’on me fasse mariner dans de l’air conditionné, ni qu’on ne demande dix fois par jour comment je vais aujourd’hui, alors que tout le monde s’en fout ! Parce que je sens mon anti-américanisme primaire me submerger au grand galop. Pourtant San Francisco m’avait presque réconcilié avec l’Amérique, lorsque nous avons jeté l’ancre à Aquatic Park, à deux pas de la plage.
Passé le premier haut le cœur devant la foule de bipèdes en casquette, shorts, socquettes et tennis ( ou alors version casquette shorts, teeshirt et tongs) qui se déversait sans discontinuer, de boutiques de souvenirs en restaurants, le long de Pier 39 et environs, j’ai persévéré. Nous sommes allés voir au-delà du champ de foire : le Golden Gate, en tandem, jusqu’à Sausalito et retour en Ferry ;
La Coit (sic) tour avec une heure de queue debout pour un orgasme très relatif…
Le tram F qui vous passe devant, sans s’arrêter, parce qu’il est bondé. Et là j’ouvre une parenthèse pour vous dire qu’il n’est aucunement besoin d’aller visiter le musée des tramways, ni même de prendre (si vous avez beaucoup de patience) l’historique « cable car », car en prenant les transports publics de San Francisco, vous circulez dans les trams ou autobus qui auraient leur place au musée. Alors que vous bénéficiez d’immeubles entiers de parkings pour les voitures !
Conclusion : Frisco c’est bien, à condition d’être à l’abri du vent, du bon côté du brouillard et de la barrière sociale (tout le monde n’a pas les moyens d’y habiter)
Du coup, j’ai admiré le talent de ceux qui ont fait le marketing de cette ville mythique où il n’y a rien de spécial à voir, si ce n’est le musée d’Art moderne de Mario Botta (fermé pour cause d’agrandissement).
En revanche, il y a sans aucun doute une liberté, une manière d’être, une mixité culturelle et une dynamique à vivre. C’est surtout ça Frisco : une ville en mouvement aux énergies positives, avec ce zeste de dolce vita latino que lui confère ses origines.
Nous y avons cherché en vain a bookshop (une librairie), on nous a dit qu’il devait bien y en avoir encore quelques-unes, mais qu’avec internet c’était assurément une espèce en voie de disparition. Autant savoir ce qui nous attend, puisque Frisco reste à l’avant-garde de nos modes de vie.
Enfin j’ai cru être totalement réconciliée avec l’Amérique en dégustant des Tapas d’une finesse inégalée, et un verre de vin local, dans le restaurant de Napa où nous avons été invités par Ron, un Américain adorable (un de plus). Mais voilà, c’est plus fort que moi : je ne supporte pas qu’on me dise how are you guy. Mais à part ça tout va très bien merci !
N.B: Que les connaisseurs se rassurent. S’il existe au moins encore une librairie à Frisco , c’est City Lights, la mythique librairie des amis de Kerouac. Elle est même mentionnée dans le Lonely Planet….comme attraction touristique à ne pas manquer!