Le verdict météo a été clair et sans appel : l’équipage de Chamade a pris 48 heures ferme.
Et ce jeudi à 17h les portes du pénitencier longtemps se sont refermées…
Mais dieu merci crie Catherine ce matin… « ce n’est pas là que je finirai ma vie ». Car l’heure de la libération approche, la tempête s’éloigne, la pluie devrait cesser et peut-être qu’un timide soleil refera son apparition demain.
48 heures donc passées dans un terrible huis clos
Mais ici, l’enfer ce n’est pas les autres… l’enfer c’est le règlement. Et le châtiment les formalités puisque, vu le retard, nous quitterons Olga pour aller directement à Korsakov sur l’île de Sakhaline. Il faut donc faire les formalités de sortie de Russie pour gagner les eaux internationales.
Mais quelles formalités ? Visiblement notre cas pose problème aux représentants de l’Etat. Un voilier étranger demandant une « clearance » à Olga, c’est du jamais vu. Entre douanes, immigration et sécurité maritime, chacun a un avis différent, chacun veut d’autres papiers, mais sans qu’on arrive vraiment à définir lesquels. Dont notamment une lettre d’intention écrite en russe !
Avec Catherine nous formons un duo original : l’interprète ignorante et charmante avec le capitaine inflexible. On finit par tomber d’accord sur une procédure. Dimanche matin nous accosterons au quai des cargos, en zone sous douane et procéderons aux formalités. A la question : combien d’exemplaires de chaque documents sont-ils nécessaires ? La réponse est limpide : « Suffisamment… »
A bord, on prend donc des mesures conservatoires… et l’imprimante tourne à fond.
Ainsi tout devrait bien se passer, d’autant plus qu’on rend hommage à qui de droit.
Moins infernal… quoique… La température. Avec ce vent tempétueux venu du nord, le thermomètre déprime, d’autant plus que Chamade trempe ses fesses dans une eau à 3°C. Un regard sur les cartes de courant de la région suffit pour comprendre le phénomène…
Du coup on se réjouit paradoxalement de monter plus au nord, pour quitter cet « enfer ». Mais de là à imaginer un environnement joyeux à Korsakov il y a un pas, quand on lit Tchekov et ses descriptions de l’enfer des camps de Sakhaline, dont justement Korsakov fut un des hauts lieux.