L’antichambre de la Patagonie

Alors que dans le centre du Chili, la région du Maule notamment, des énormes incendies de forêts détruisent des centaines d’hectares, à 800 km plus au sud, nous avons repris la mer dans le golfe d’Ancud, pour une dizaine de jours en compagnie de Martine et Christian, de la famille chilienne de Marc.

Naviguer dans l’antichambre de la Patagonie, ce n’est pas encore le bout du monde, mais c’est déjà un autre monde. Ici, en bordure de la carratera austral, entre les îles et les fjords, la vie c’est la mer qui garde il toujours en point de mire le sommet enneigé d’un volcan. 

Jeter l’ancre dans la région n’est pas une sinécure. Il y a des mines partout…c’est que les bouées alignées des parcs à poissons qui obstruent la moindre baie, me font penser à des mines flottantes. Pas bon pour le mouillage, mais bon pour le développement des petits villages environnants qui vivent de l’agriculture familiale et surtout de l’élevage du saumon ou de la culture des huîtres. Mais une fois les champs de mines contournés, on découvre des paysages étonnants de diversité 

 

Christian et Martine à l’entrée de l’estero Quintupeu

Martine et Christian, qui suivent de près les nouvelles des incendies qui se trouvent à quelques dizaines de kilomètres désormais de leur maison du Maule où nous les rejoindrons dans un mois, restent confiants (ou peut-être fatalistes) et sont toujours partants pour les balades à terre, les baignades (eau entre 12 et 16 degrés ) et toujours curieux de la vie des communautés locales. 

Écoles, églises, épicerie, tout semble très bien organisé et connecté par un réseau de transport maritime miniature.

Tandis qu’un réseau internet, pas toujours vaillant,  mais qui existe,  permet aux habitants  de vendre leurs services, y compris leurs services touristiques. Et du tourisme, il y en a durant la courte saison estivale ( janvier-février ). Tourisme de vacanciers aisés avec yachts et hélicoptères ou tourisme d’amoureux de la nature.

Les thermes de Porcelana

À Porcelana, par exemple, ce sont les sources d’eau chaudes( et même très chaudes)  en pleine forêt, au bord d’un tumultueuse rivière  ( où j’ai failli me faire entraîner par le courant glacé) qui rend le lieu attractif. 

Nous y avons rencontré une jeune psychologue chilienne et son  vélo. Pédalant sur la Carratera austral depuis des jours, elle a emprunté un transport en bateau local pour venir se détendre les jambes dans une de ces baignoires ombragées. Il faut dire que de l’ombre nous en avons eu besoin.   Loin des incendies qui ravagent le centre du Chili, nous avons bénéficié d’une météo exceptionnelle. Le soleil  ne nous a pas quitté durant toutes nos pérégrinations. Ce qui est étonnant dans cette région réputée brumeuse et pluvieuse.

Côté navigation, nous avons alterné les navigations calmes au fond des fjords et les traversées à la voile bien chahutées dans ce golfe d’Ancud où le vent de sud qui amène le beau temps s’engouffre entre l’île de Chiloé et la Cordillère.

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