Les écolos de Cabulauan

(Par Sylvie)

« Green and clean », c’est le slogan de l’île idyllique de Cabulauan, située sur notre route, entre Coron et Palawan.

Et ce n’est pas un slogan mensonger. Aucun détritus dans les allées sablonneuses qui séparent le village en « purok », en quartiers bien organisés. Des cours parfaitement balayées et nettoyées, en collaboration avec des cochons bien propres.

Pas une roue à l’horizon : ni voiture ( il n’y a pas de route), ni moto, ni triporteur, ni même un vélo. Dans ce village de 600 habitants, dont une flopée d’enfants tout le monde va à pied, avec le sourire

Que se soit pour aller à l’école, pour faire les courses au « sari-sari », la rachitique échoppe du coin ou pour laver son linge dans le lagon, on marche. Même pour s’acquitter, en fin d’après midi, de la corvée de l’eau que l’on va chercher au puits.

Ici, on vit de rien ou plutôt on vit de la pêche aux petit calamars. Dans la baie bien protégée de Cabulauan, les séchoirs à calamars, très odorants, se dressent devant les huttes des pêcheurs.

L’un d’entre eux, Robert, nous invite à boire un café chez sa tante Violetta, à qui nous achetons un demi kilo de « squid » séchés à frire (300 pesos philippins, soit 6 francs suisses le kilo). C’est à une trentaine de kilomètres de Cabulauan dans l’île voisine de Linapacan, que le produit de la pêche est généralement livré, une fois par semaine.

Robert doit se dépêcher. Le soleil va se coucher. C’est l’heure où les hommes de la famille partent en mer. Une silencieuse effervescence anime la plage. Une a une, les bangkas ( faites à la main) sont poussées vers le large. C’est, avec à l’aube, le seul moment de la journée où l’on entend brièvement des bruits de moteurs.

Le ciel s’enflamme. La nuit tombe. Au large le chapelet des bangkas qui pêchent au lamparo, nous donnent l’impression d’être amarrés face à la promenade des Anglais.

Tandis qu’au village, seule la lumière du réverbère solaire de l’allée principale luit encore faiblement et, derrière les cocotiers, les derniers feux (on brûle les ordures) s’éteignent.

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