Les Marshall mises en boîtes

« It’s blue over, blue under, blue everywhere, but we have a lot of fun ! »

(C’est bleu en-dessous, bleu au-dessus, mais on s’amuse bien…)

Jack et Gerd sont accoudés au bar du Tidle Table Restaurant, accrochés (comme nous) au wifi.

L’un est américain, casquette à l’envers et longue barbe noire, l’autre est allemand, en marcel et bien en chair. Les deux sont pilotes d’hélicoptère sur les thoniers-senneurs qui écument les eaux du Pacifique. Gerd vient d’arriver, il attend l’arrivée de son bateau sur lequel il vient de signer un contrat d’un an. Jack, lui, terminera le sien, de 18 mois, dans quelques semaines et se prépare à s’envoler pour plusieurs mois, sac à dos, en Amérique latine. Ainsi pendant au moins une année ils enchaînent les campagnes de pêche de 5 à 6 semaines, entrecoupées de courts séjours à terre à Majuro. Une vie de reclus mais qui paie bien.

Car Majuro et son grand lagon bien protégé est une base idéale pour ces énormes thoniers qui viennent transférer leur cargaison de thons congelés sur des cargos qui les emmèneront en Thaïlande pour être mis en boîtes. (Jetez un œil sur les boîtes de la Migros !)

Ici on pêche surtout du « Jackfish » ou du « Yellowtail ». A la senne uniquement (on encercle les bancs de thons avec un immense filet). Les bateaux et les équipages sont essentiellement taïwanais, un peu coréens et japonais. Mais la plupart sont sous pavillon américain pour pouvoir obtenir à bon prix une licence de pêche. A bord il y a donc un Américain, le « capitaine de papier » comme dit Jack, tout le reste de l’équipage et surtout le « maître de pêche » (le vrai capitaine) est taïwanais.

Pour les Marshall c’est la principale ressource (hormis l’aide américaine) et Majuro en dépend fondamentalement. Des dizaines de thoniers, des dizaines de cargo au mouillage, c’est beaucoup de dollars… c’est toute une économie, toute une ressource. Cela justifie l’aéroport, les 5 vols hebdomadaires  de « l’omnibus » volant de United Airlines qui relie Hawaii à Majuro, Kwajalein, Kosrae, Pohnpei, Chuuk, Yap et Guam (dans un sens ou dans l’autre).

Même si officiellement ici, il est de bon thon de mettre en avant le tourisme « au cœur de la perle du Pacifique », mais fort modeste apparemment.

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