Quelques chiffres pour tenter de comprendre.

Au terme de la visite de l’école avec Jackin, le prof, comment ne pas s’interroger sur un pareil dénuement ? « Nous sommes pauvres, les Kiribati sont pauvres » répète Jackin, mais de là à ce que l’école se résume à un bâtiment en briques de béton, sans table ou tableau noir (sauf dans une classe où il y a un tableau et quelques bancs métalliques quasi détruits), où le prof nous demande si on ne pourrait pas lui laisser un cahier et un stylo, cela paraît invraisemblable au 21ème siècle.

Comment aussi expliquer qu’une île de 3000 habitants ne dispose ni de l’électricité ni du téléphone ? Alors on plonge dans « Le bilan du monde », le supplément annuel du journal « Le Monde ». Kiribati : Superficie habitable : 700 km2. Mais 3 groupes d’îles, éloignés de 3000 km ! Population : 110’000 habitants. Dont près de 60’000 coincés sur l’atoll de la capitale Tarawa. PIB/habitant : 1580 $. Le plus faible (et de loin) de tout le Pacifique. (Fiji : 4660$, Samoa : 3800$, Australie : 64’100$) 1580 $ par habitant, c’est quand même mieux que le Sénégal ( 1140$) ou Haïti (803$) Mais ces 1580$ doivent surtout se réaliser dans la région des îles Gilbert où se trouve la capitale Tarawa. Ici à Fanning… si loin de tout… cela doit se monter à vraiment pas grand chose. La pays dépend essentiellement de l’aide internationale. Plus du quart du budget de l’Etat est financé par l’Australie et la nouvelle-Zélande. Reste juste à savoir comment aider ce pays ? Sûrement pas comme l’a fait le Japon qui a financé et construit une pêcherie, avec machines et congélateurs. Mais comme il n’y a pas de moyen de transporter le poisson congelé, la pêcherie ne sert à rien . Elle est fermée !

Et si l’on commençait par faciliter les transports ? Comment garder l’esprit d’entreprise quand on doit attendre, comme Bruno, son ciment une année ? Une question récurrente dans tout le Pacifique… mais dont la réponse est essentielle. Car bien avant une hypothétique noyade due à la montée des eaux… ce qui tue lentement mais sûrement ces atolls du bout du monde, c’est l’étouffement.

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