Il paraît qu’au bagne on cassait du caillou. En ce qui nous concerne, on en a foulé, piétiné encore et encore sur ce parcours magnifique le long des crêtes sur la frontière entre Berne et Valais.
Partis début septembre de Derborence pour une soixantaine de kilomètres et près de 5000 mètres de dénivellation jusqu’à Loèche-les-Bains, nous aurons dialogué au jour le jour avec la roche sous toute ses formes.
A commencer par le calcaire unique des lapiaz de Tsanfleuron au Sanetsch…
C’est ensuite la terre noire des schistes de la crête de l’Arpelistock (3035m)
Puis les éboulis sans fin du plateau des Grand Gouilles…
De la pente finale du col des Audannes, on retiendra qu’il vaut mieux l’éviter lorsque la neige la recouvre encore au tout début de l’été. Elle peut devenir vraiment délicate, surtout si les cordes fixes sont encore sous la neige.
Entre les Audannes et la Wildstrubelhütte, c’est à nouveau des lapiaz et leurs « orgues » fascinantes
Mais il y aura aussi le petit lac de Téné qui nous offrira un petit bain aussi rafraîchissant que tonifiant
On ne gardera pas un souvenir inoubliable de la Wildstrubelhütte, trop facilement accessible à des groupes dont les bacchanales nocturnes sont peu compatibles avec ceux qui se lèvent tôt!
Mais ils ne nous dissuaderont pas de filer vers le glacier de la Plaine Morte dans les lumières presque inquiétantes d’une aube qui annonce le changement de temps à venir…
Et nous revoilà dans les champs de caillasse des pentes sud du Schwarzhorn
Caillasse encore au sommet du Schwarzhorn (3104 m)
Reste à descendre sur la Lämmerenhütte. Un « simple » chemin de montagne indiqué en rouge sur la carte de Swisstopo… Avertis par la lecture du blog « Visinand.ch » consacré à la randonnée, nous savions qu’il était en fait nettement plus exposé…
Et si désormais le passage le plus vertigineux est abandonné au profit d’un nouvel itinéraire passant à ras le glacier, il n’en reste pas moins très exposé, nécessitant même de dé-varapper sur plusieurs passages. Mieux vaut avoir le pied très sûr et éviter le brouillard!
Le reste, jusqu’à Loèche-les-Bains passe par le fameux sentier de la Gemmi. Très spectaculaire même si facile (exigeant quand même pour les genoux!)
A noter que 10 jours plus tard j’ai eu l’occasion d’aller au Spitzberg en vélo… Je ne sais pas si c’est le réchauffement climatique, mais je n’y ai pas retrouvé les paysages vus avec Chamade en 2008!
Etonnante découverte faite en effet sur la carte nationale suisse: Le Mont Sujet (1382m) qui domine le plateau de Diesse dans le Jura bernois, est nommé « Spitzberg » en allemand. Rien à voir avec l’archipel du Svalbard mais peu importe, c’est une belle boucle à faire en VTT en la combinant avec les crêtes du Chasseral.