Wonder Disney à Ensenada

Oh là là ! Nous sommes presqu’en train de boucler les sacs pour rentrer en Suisse et nous avons zappé la dernière étape de notre convoyage. Car notre but était de sortir Chamade des États-Unis où il est si difficile d’entrer en période de pandémie (laquelle peut revenir quand elle veut) .

Donc notre dernière étape, c’est Ensenada, au nord de la basse Californie mexicaine.

Nous avons navigué de nuit depuis San Diego, pour arriver de jour en vue du port, salués par deux dauphins qui sont venus gambader devant Chamade. Contrairement aux lions de mer avachis sur les bouées d’approche et les pontons de la marina, ils avaient l’air content de nous revoir après 7 ans d’absence ! Car nous étions déjà passés par ici, en 2014, avant la grande traversée vers les Marquises.

À vrai dire, Ensenada n’a pas beaucoup changé depuis. Elle s’est un peu maquillée pour accueillir à bras ouverts les monstres paquebots de croisière qui font vivre la ville. La jetée principale du port a été prolongée et le bord de mer aménagé en un agréable « paseo » pour la foule des touristes. Sauf qu’avec la Covid, les touristes, il n’y en a plus beaucoup et Ensenada tire la langue.

Les commerçants stoïques arrangent leurs devantures, comme si de rien était, les vendeurs d’empanadas  somnolent dans leur baraque, dans les restaurants les bandes de musiciens grattent la guitare devant quatre clients distraits, dans la rue les chevaux font le pied de grue attelés à leur carrioles vides, et le clown fait son numéro devant des passants imaginaires. Triste, malgré le soleil et le sourire des gens.

Les visiteurs ont déserté Ensenada et pourtant ils sont là, les monstres flottants qui d’habitude crachent du touriste à la pelle dans les rues de la ville. Non seulement, ils sont là, mais ils se relaient sans répit. En quatre jours, nous avons eu à portée de vue, d’oreilles et de nez, le Rubis Princess, le Zuiderdam, l’Emerald Princess et last but not least : le Wonder Disney qui nous a gratifié des effets sonores, des musiques et des dialogues de toute une série de dessins animés projetés sur grand écran sur le pont supérieur, de 9 heures du matin à 19 heures, non stop. On croyait avoir quitté l’Amérique, mais l’Amérique nous rattrape partout, surtout à 100 km de sa frontière.

La journée, ces villes flottantes (prévues pour accueillir 4300 personnes: 3100 passagers et 1200 membres d’équipage) font tourner leur turbines dans un panache de fumée grise, la nuit elles s’allument de mille feux… pour qui ? Pour les quelques passagers qui ont bénéficies des prix cassés des croisières réduites de 4 à 8 jours entre San Francisco (ou San Diego ) et Ensenada. Les paquebots naviguent dans ce périmètre restreint, avec un tiers à peine de passagers. Et nous en avons vu rester à quai plusieurs jours sans autres habitants que les membres d’équipage! Mais bon, pour l’image, on illumine, on grille du carburant, on pollue et on gaspille sans vergogne. La Covid  a touché, mais pas encore coulé les flottes de cruise ships géants.

Heureusement pour Ensenada qu’ils naviguent encore un peu. Après tout le tourisme a fait évoluer la ville, aussi dans son fonctionnement. Les formalités d’entrée au Mexique ont été expédiées en un quart d’heure (contre deux heures en 2014), nous n’avons pas eu à attendre  pour le contrôle Covid des autorités sanitaires à bord, C’est pro, c’est propre. On dirait que les Mexicains veulent montrer aux Américains (qui sont d’ailleurs nombreux à avoir élu domicile sur leur bateau dans la Marina), qu’on peut faire aussi bien qu’eux !

Ah, j’oubliais. Ce qui a vraiment changé à Ensenada, c’est qu’on ne fait plus la pub du viagra à tous les coins de rue, comme c’était le cas en 2014 (voir blog Californie Polynésie). Comme si la Covid avait aussi tué le sexe.

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