2ème rencontre avec Moitessier

En juillet 1984, lors de notre tour du monde avec Chiloé, nous avions trouvé une petite place le long du quai de Papeete, avec côté bâbord un petit voilier blanc et rouge. Ce n’est que 3 jours plus tard, lorsque son propriétaire était revenu à bord, que j’avais découvert avec stupéfaction que c’était « le maître », le « gourou » Bernard Moitessier en personne et le voilier, c’était Tamata. Il m’avait invité à bord pour un café… j’étais très très impressionné et j’en garde un souvenir ému!

38 ans plus tard, à Raiatea, Chamade sort de l’eau au Chantier Naval des Iles. Les ouvriers nous installent entre deux voiliers perchés sur le terre-plein. Tout affairé au calage, ce n’est que le lendemain que je découvre à nouveau avec stupéfaction, qu’à notre bâbord, le voilier rouge et blanc n’est autre que Tamata!

Le voilier semble là depuis longtemps, il est sale et couvert de poussière. Mais pas une coulure de rouille! (ou presque). Les méthodes du gourou du voilier en acier étaient réputées, ça se confirme! Si Bernard Moitessier est mort en 1994, son voilier lui, résiste! Mais son destin ne semble guère enviable.

Croisons les doigts pour que cette rencontre ne soit pas le signe du destin de Chamade!

Correctif: Grâce à un échange sur Facebook avec Francis Tolan, nous savons désormais que Tamata, après 7 années de sommeil, va tres prochainement retrouver son élément. Véronique, la dernière compagne de Moitessier arrivera début juillet pour remettre à l’eau Tamata. La manager du chantier nous l’a confirmé. Excellente nouvelle qu’on considère comme un signe positif du destin!

Pour ceux pour qui le nom de Moitessier ne dit pas grand chose, rappelons que c’est lui qui, en 1968 alors qu’il était en tête du Golden Globe Challenge (l’ancêtre du Vendée Globe) avait décidé de ne pas rentrer en Europe et de continuer pour un nouveau demi-tour du monde en solitaire sur Joshua, son voilier de légende. Son livre « La longue route » a fait rêver et fait partir d’innombrables navigateurs autour du monde. Outre ses réflexions philosophiques autour du refus de la société de consommation, son livre était aussi plein de notes techniques. Il était notamment le chantre du voilier en métal.

Tamata a été son deuxième voilier, construit après la perte de Joshua, en 1982 au Mexique lors d’un cyclone. Sans le sou, Moitessier construira Tamata, toujours en acier bien sûr, grâce à la générosité de ses nombreux admirateurs.

L’intérieur de Tamata, tel que je l’avais visité à Papeete. Ici Moitessier est avec Florence Arthaud

Au final, c’est toute une génération de navigateurs et navigatrices qui sont partis sur ses traces dans les années 70 et 80… notamment Antoine, Jacques Brel ou encore Nicole Van de Kerchove. On les appelait « les bébés Moitessier ».

Et je suis fier d’en faire partie!

P.S: Ses livres « La longue route » et « Tamata et l’alliance » sont à lire absolument!

2 commentaires

  1. NICOLAS Beatrice et André Répondre

    Bonjour! Nous somles a Raiatea a sec au chantier CNI a côté de… Tamata qui est toujours là…
    Le bonjour à Puerto Montt de
    Fayal !!! Hasta luego y que le vaya bien!!!!

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