Chamade à l’abri malgré une passe assez tricky

8 septembre, 10h30, l’ancre tombe au fond de Peard Bay : Chamade est à l’abri. Tant mieux puisque ce n’est pas une, mais deux dépressions qui vont nous passer dessus d’ici dimanche. Heureusement l’abri de Peard Bay, derrière Point Franklin ( 70°48N / 158°26W) tient les promesses des Instructions Nautiques américaines : « Au sud-est de Peard Bay, un sandspit, une langue de sable, offre aux petits bateaux un abri tout temps. » Mais par contre l’entrée dans la baie en forme de lagon ne fut pas simple. Le chenal offrant 18 feet ( 5,4m) d’eau indiqué dans les mêmes instructions nautiques et sur la carte, comme étant situé juste au sud de la point ouest de la passe, n’existe plus. Approchant avec prudence dans un reste de houle, nous avons dû renoncer alors qu’il ne restait plus que deux mètres de profondeur. Retour en arrière et slalom à la recherche de fond, en évitant quelques zones de brisants peu visibles. Finalement nous passons en serrant les fesses, avec un peu moins de 2,5m d’eau dans une zone où la houle se fait moins sentir (à peu près au milieu de la passe). Merci au faible tirant d’eau de notre dériveur qui laisse un peu de marge de manœuvre.

Mais une fois dans la baie, qui fait près de 10 milles de long et 3 de large, il faut encore trouver l’abri parfait, celui mentionné au sud-est. Là aussi, approche lente et prudente. Le sandspit est bien là, mais pour l’atteindre la profondeur passe à 1,6 mètre, avant de redescendre à 2 mètres. Suffisant pour les 90cm de tirant d’eau de Chamade. L’ancre tombe dans cet abri absolument désert, mais qui s’annonce excellent. Heureusement, puisque c’est le seul abri possible entre Herschel et Nome et que nous y resterons au moins 3 jours. Jusqu’à ce que nous puissions repartir vers le détroit de Béring. Bonne nouvelle, la fenêtre de vents portants semble se confirmer dès lundi soir. A vérifier, mais bon pour le moral ! Surtout qu’il n’est pas question de mettre pied à terre et de risque de se faire repérer par un vol de surveillance des Coast Guards. Une telle violation des lois sur l’immigration nous vaudrait une expulsion du territoire pour longtemps ! Alors on va rester bien sagement enfermés dans notre prison flottante !

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