Chamade en partage

Voilà une bonne semaine que nous sommes à Puerto Montt. Rien de changé sous un beau soleil qui fait remonter les températures, en ce début d’été austral. À la Marina Reloncavi, Chamade était  là qui nous attendait patiemment, au milieu des autres bateaux dont les gréements s’entrelacent comme un grillage, au pied de la colline incrustée de petites villas. 

Aucune trace d’humidité, rien. C’est comme si nous avions quitté la veille, notre meilleur compagnon de voyage nous donne une fois de plus un gage de fidélité et de fiabilité. Avec Martine et Christian  qui sont venus nous donner un coup de main pour la mise en ordre de première nécessité, nous levons notre verre de Pisco  à ces retrouvailles.

Après un coup d’antifouling, Chamade sera vite prêt à retrouver son élément naturel. Et nous nos bonnes vieilles habitudes de nav et de vie sur l’eau. Enfin pas tout à fait. Parce qu’en réalité rien ne sera jamais comme avant ! Désormais, nous ne sommes plus deux, nous sommes quatre à bord.

Eh oui, Amanda et Robin sont arrivés avec bagages, canne à pêche, caquelon à fondue et autres affaires personnelles dont ils ont besoin (ou envie) pour vivre dans leur future maison flottante.

Alors nous nous squeezons autant que possible, nous lâchons un peu prise. Nous les laissons, avec plaisir et reconnaissance, peindre, briquer et remettre Chamade en état de naviguer, – ce qui leur permet aussi de faire connaissance plus intimement avec notre bateau – tandis que Marc, grippé ou covidé (?) fait l’inspecteur des travaux finis.


Place aux jeunes ! Nous observons avec admiration (et sans doute aussi un peu d’envie), leur vitalité, leur dextérité en tout et  leur enthousiasme. Nous nous amusons de leur addiction au net et aux réseaux sociaux.  Impossible de régater avec la génération Google, mais nous sommes prêts à apprendre.

Nous essayons de nous adapter aux  habitudes culinaires  de notre équipage, bien plus exigeantes que les nôtres. Avec Amanda comme cuisinière en cheffe,  nous avons droit à deux délicieux repas par jour, à du  pain et des yaourts faits maison.  Nous en sommes ravis, surtout moi qui fuis la cuisine, à terre comme sur l’eau. Mais Amanda dit se délecter aux fourneaux, autant que nous à sa table. À chacun ses habitudes et son mode de vie en bateau. Tout est question d’adaptation et de respect de l’autre. Ce sera là, je pense, l’autre challenge, de cette aventure commune à travers les canaux de Patagonie. Trouver à bord les équilibres pour que les jeunes se sentent chez eux sur Chamade, sans pour autant que Marc et moi nous nous en sentions expropriés avant la fin janvier.

Chamade va rester encore amarré au ponton, jusqu’à la semaine prochaine.  En attendant l’heure du départ et le passage d’une bonne dépression, on se familiarise avec les magasins, l’administration  et le port de pêche de Puerto Montt et ses paysages alentours qui nous offrent un apéro des divines  lumières qui nous attendent plus au sud où soleil et pluie jouent à cache-cache du matin au soir.

3 commentaires

  1. Patrice Jichlinski Répondre

    Profitez au max de cette belle aventure spectaculaire. Hospitalisé à la clinique Montchoisi suite à la chirurgie de la maladie de Dupuytren récidivante de la main droite, je profite de la magnifique vue sur le Léman. Tout se passe au mieux, mais je ne vous serais pas d’un grand secours. On vous embrasse tous.

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