Chasse et chasseurs… chaud devant !

Attu : 67°56N / 53°36W, 250 habitants

Cette fois-ci nous voilà vraiment au pays des chasseurs. Premier signe, la présence des chiens, enchaînés autour des maisons. Etrangement  calmes… A peine un mugissement, parfois un aboiement. Ils passent l’été à attendre, à dormir. Ils ne sont d’ailleurs nourri que 2 fois par semaine. Pour eux la grande saison, c’est celle de l’hiver, celle des virées de chasse en traîneau.

Et c’est vraiment passé 66°33N, passé le cercle polaire arctique que le monde de la chasse se révèle.

En remontant les chenaux intérieurs, parfois des coups de fusils se font entendre. Au loin aux jumelles on aperçoit un ou deux chasseurs poursuivant des troupeaux de phoques sur leur canot moteur.Et au  « kalaaliaqamut », le marché local, on y retrouve le produit du jour : phoques ou baleines, soigneusement débités en quartier.C’est peut-être un peu saignant pour l’Occidental aseptisé, ce n’est pourtant que le lot quotidien et traditionnel d’un peuple qui s’est toujours nourri et vêtu du produit de sa chasse et de sa pêche.


Partout, cornes de caribou, peaux de bœuf musqué, ou peau de phoque trônent devant les maisons.






Et n’allez pas comme Greenpeace l’a fait, vouloir limiter la chasse au phoque ou la pêche à la baleine. C’est ici ancestral, et si phoques ou baleine ont été menacés, ce n’est que par les campagnes, les massacres devrait-on dire,  organisés par les Européens venus aux siècles derniers faire commerce de peaux, de graisse ou aujourd’hui de souvenirs.

D’où désormais l’interdiction par la CITES du commerce de l’ivoire de morse, des défenses de narval ou des peaux d’ours.

Reste que les ours rôdent encore dans la région. La dernière visite d’un de ces spécimens à Attu date de l’hiver dernier. Sa peau sèche désormais sur la façade d’un des chasseurs du village.

Mais plus que les chasseurs, c’est bien le réchauffement climatique qui menace désormais l’ours polaire, le privant de nourriture, lui qui a besoin de banquise pour y chasser le phoque.

Un réchauffement climatique qui se fait aussi sentir auprès des chasseurs. L’hiver, la mer gèle de moins en moins souvent, empêchant ainsi les expéditions de chasse en traîneaux.

Résultat, comme nous l’a indiqué Karl, notre hôte d’Attu, il y a de moins en moins de chiens au village. Moins de chasseurs aussi, et sans doute moins d’habitants dans ces implantations qui, comme Attu,  se dépeuplent inexorablement.

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