D’un Japon à l’autre

(Par Sylvie)

2 octobre

Ils se font face. A quelques milles d’Hiroshima : le Japon citadin et industrieux du Honchu et le Japon des archipels de la mer intérieure de Seto. L’endroit et l’envers de la médaille nipponne que nous avons découvert avec Danièle et François.

Kami qui sommeille sur sa colline, entre son port de pêche en friche et ses jardins potager,  et sa petite épicerie où l’épicière a du faire son chiffre d’affaire de la semaine de la semaine avec le yoto de gaijin suisses, venu y passer la nuit.  Mais comment donc tourne l’économie dans  ces lieux  qui sentent bon le temps passé qui s’éternise.

A Onomichi, sous les arcades commerçantes, ça sent plutôt la naphtaline. L’odeur émane  des boutiques de fripes d’un autre âge s’y mêle celle des petites échoppes de ramen limites insalubres. Nous tombons pile sur le festival de l’équinoxe d’automne et son défilé carnavalesque où Disneyland se mêle aux vaillants et vociférants samouraïs.

C’est pourtant bien à Onomichi, de l’autre côté du chemin de fer, face aux grues des chantiers navals que se dressent les 29 temples disséminés dans la montagne et accessibles en téléphérique, comme à pied.

Bon avouons le tout de suite, nous n’en avons visité qu’une bonne dizaine, au grand plaisir de Danièle, conquise par le mélange d’animisme et de chamanisme de la religion shinto. Pour peu et à coup de 1 yen par vœu, elle aurait fini ses vacances dans la dèche, mais sûre de pouvoir bénéficier d’un  good luck éternel.

La clémence des dieux lui aura en tous cas permis de faire trempette dans une eau à 25 degrés, en toute quiétude, même en vue d’une des structures métalliques qui enjambent les îles

Dans l’archipel de Kamijima, relié au Honshu par une série de ponts, se trouve Miyaura. Malgré ce cordon ombilical avec le Japon d’avant garde, la modernité est restée aux portes son (cher) et très renommé musée des Samouraïs.

C’est ici, dans ce lieu entre deux âges que nous avons croisé, dans la plus pure tradition vestimentaire de l’époque, l’employée communale invisible qui balaie les trottoirs.

Quant à Mitarai, outre les oranges et les temples (il y en a toujours quelques uns partout), c’est à elle seule la métaphore de ce Japon insolite que nous avons traversé : beaucoup de vétusté, un foutoir innommable dans les arrières cours des boutiques, mais aussi, le charme discret des villages d’antan, la fragilité touchante des vieux qui s’y accrochent, aussi loin que possible de l’agitation citadine.

Et toujours, partout, cette touche d’harmonie pour conjurer la laideur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.