Eole : inconstant et imprévisible

A naviguer sur les océans, on se rend vite compte de l’inconstance d’Eole. A l’exception des fameux alizés (et encore) les vents souvent s’emploient à décevoir les espoirs des marins.

Mais sur les côtes de la Basse-Californie, en plus, Eole fait ses crisettes et nous contraint à une navigation un peu chaotique.

Après quelques milles idylliques côté Pacifique de la Basse-Californie, à peine avons-nous doublé Los Cabos, à peine nous sommes-nous régalés des sauts des baleines qui font route inverse pour remonter vers l’Alaska, qu’un vent fort du nord se lève.

Voilà qui ne fait pas notre affaires et ce d’autant plus que la marina de Puerto Los Cabos affiche complet. Il faut donc forcer un peu le passage au moteur pour allez s’abriter 2 jours dans la baie de Los Frailes.

2 jours à arpenter la plage et à observer les vautours-dindons qui planent et les pélicans qui plongent en piqué, insensibles aux rafales.

Vautour-dindon
Le plongeon du pélican

Puis, sans transition, c’est le calme plat. On en profite pour remonter de nuit vers la baie de La Paz, avant un nouveau coup de vent de nord prévu pour le surlendemain.

L’ancre tombe bientôt dans la baie de Pichilingue, bien abritée des vents de nord mais où nous passons finalement une nuit agitée, Eole ayant décidé de faire une nouvelle crisette en changeant complètement de direction!

C’est le fameux « Corumel », un vent de sud-ouest, un vent thermique qui se lève la nuit, une spécialité de baie de La Paz. Un vent qui déboussole non seulement les marins mais aussi les fichiers météos générés par des modèles mathématiques. Le Corumel est difficile à prévoir, la qualité de nos nuits aussi !

On ne peut alors que maudire la « perfide Albion » puisque le nom de « Corumel » viendrait de « Cromwell ». Olivier Cromwell, le lord-protecteur du Commonwealth d’Angleterre au 17ème siècle, aurait beaucoup soutenu les pirates anglais qui, à l’époque, détroussaient les navires de commerce espagnols dans la région. Des pirates qui utilisaient magistralement ce « vent de la nuit » pour fondre sur leurs victimes.

Faute de prévisions météo, reste à tenter de comparer les situations : l’autre jour, le Corumel avait succédé à un fort vent de nord. Mais une semaine plus tard, après une nouvelle belle soufflée du nord, rien ! C’est le calme plat durant toute la nuit ! Et ce soir, après deux jours de calme, voilà le Corumel qui pointe son nez. Va falloir s’en méfier ! Ou, comme on le souhaite, filer plus au nord, loin des influences thermiques de la baie de  La Paz.

P.S : Repasser sur ses pas est toujours délicat. La Paz en est une nouvelle illustration. En 8 ans l’activité touristique de la ville a considérablement augmenté. Les voiliers et, surtout, les grands yachts à moteur ont envahi la baie. Résultat : les marinas affichent « complet ». A l’image de la Marina de La Paz, dont nous gardions le meilleur souvenir. Aujourd’hui plus la moindre place, il faut mouiller à l’extérieur et s’il reste possible d’y débarquer en dinghy, l’accueil est devenu « minimal ».

Heureusement, en ville, les Mexicains restent ce qu’ils sont, souriants et accueillants. Et la ville reste agréable, loin des excès du tourisme de masse « festif » qui règne à Cabo San Lucas.

Mais les splendeurs de la Mer de Cortez sont ailleurs, plus au nord. Ce sera notre programme ces quinze prochains jours.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.