Exxon Valdez : Chamade frise le fake !

Il faut décidément se méfier des fausses évidences.

Dès notre entrée dans le Sound nous avions été frappés par ces bandes noires visibles sur tous les rochers, juste au niveau de la marée haute. Sachant qu’on se trouvait à quelques kilomètres du lieu du naufrage de l’Exxon Valdez, il paraissait évident que c’était des traces de pétrole, que tout n’avait pas pu être parfaitement nettoyé et que la nature présentait ainsi le liseré noir d’un terrible faire-part.

Nous avions même été observer et filmer le phénomène de près, sur le rivage. Nous avions même eu l’impression que ces résidus si durs sentaient encore un peu le pétrole. Et dans nos conversations, les pêcheurs locaux semblaient aussi confirmer que les restes de la catastrophe étaient toujours visibles.

Bref, on voyait ce qu’on voulait voir, on sentait ce qu’on voulait sentir, on entendait ce qu’on voulait entendre.

Ce n’est qu’en observant de près une carte détaillée de la marée noire au musée de Valdez que le doute est apparu. Des zones où l’on avait observé le phénomène n’avaient pas été touchées.

Il était temps d’arrêter l’auto-suggestion !

Et quelques recherches sur le net enfin retrouvé permirent de désigner le « coupable »:

« Verrucaria maura » un lichen encroûtant vivant juste au-dessus de la limite supérieur de l’estran (limite de la marée haute).

Verrucaria Maura © A.J. Silverside

Rien que du naturel, du bio de bio !

Rien à voir avec l’Exxon Valdez ! Le pétrole lui se cache bien plus sournoisement en profondeur !

Et merci au vieux réflexe journalistique qui pousse à toujours vérifier et vérifier encore !

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