Hiroshima mon amour ?

(Par Sylvie)

Il n’y a pas grand chose à voir à Hiroshima, mais à se souvenir.

À essayer d’imaginer le champignon qui brûle et détruit tout dans un rayon de 2 km et qui se propage beaucoup plus loin dans l’espace et dans le temps. À arpenter le parc de la paix, en passant en silence d’un monument aux morts à l’autre, à se recueillir un instant devant le cénotaphe, avec en ligne de mire la flamme éternelle.

Comment ne pas se retrouver la gorge serrée et le cœur sans dessus dessous, en découvrant, dans le musée toute l’horreur de la tragédie qui s’est jouée le 6 août 1945, sobrement mis en scène : les lambeaux d’habits et les objets déchiquetés des enfants victimes de la bombe et ce petit bouddha, grand brûlé survivant.

Il faut aussi que la jeunesse conserve la mémoire de ce qui s’est passé.  Chaque monument  raconte un bout de l’histoire la guerre  (comme celui dédié aux  dizaines de milliers de  de travailleurs forcés coréens victimes eux aussi de la bombe).

Le dôme de Genbaku : ancien palais des expositions industrielles, il dresse encore sa carcasse à moitié calcinée comme un implacable témoin. Ce fut le seul bâtiment à n’avoir pas été entièrement rasé par la bombe qui explosa à 580 mètres du sol et à 130 mètres de là. Simplement  parce que le souffle de l’explosion lui est arrivé dessus  verticalement.

Aujourd’hui Hiroshima vit avec son histoire, elle la côtoie plutôt. Les ombrages du parc de la paix sont devenus le rendez-vous des amateurs d’échecs… stratégie oh combien plus pacifique !

Mais pour le reste, Hiroshima n’offre pas de grandes émotions. Rien de bien esthétique. Même les love hôtels (les premiers que nous ayons vu), n’ont extérieurement rien de romantique ni de sexy.

En revanche nous avons beaucoup goûté la spécialité culinaire de la ville : les okonomiyaki , sorte de crêpe aux nouilles légèrement grillées, avec tout ce que vous voulez mettre dedans.

Un délice et aussi un spectacle que celui de la dextérité et du savoir faire des okonomyaki men (version japonaise du pizzaiolo).

Et puis il y a les gens d’Hiroshima : la jeune coiffeuse qui a catégoriquement refusé que je paie  ma coupe de cheveux, parce que je lui ai fait l’honneur d’aller dans son salon (dans quel pays une chose pareille peut-elle arriver, dites le moi ! ). Et aussi Keiji et Shisako chez qui nous avons passé une délicieuse soirée autour d’un bon dîner italo-nippon. Ils avaient  invité Yuji et Keiko, un couple d’amis architectes et designers, amoureux de l’Europe, de ses vins et de ses églises romanes.

C’est Keiji, ex capitaine de cargo reconverti en agent maritime pour la plaisance, qui va veiller sur Chamade pendant notre absence.

Boat Park Marina, où il nous a obtenu une place, est bien protégée, même si la marina peut être un peu chahutée quand un typhon passe par là.

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