Sacrée Miyajima

(Par Sylvie)

Avec son sanctuaire Shinto (Itsukushima) inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, son monumental torii vermillon (16 mètres de hauteur, 60 tonnes de bois de camphrier et de cèdre) qui semble flotter sur la mer à marée haute; avec ses temples bouddhistes, ses forêts d’érables et sa montagne sacrée, Miyajima se veut bénie des dieux.

C’est un moine bouddhiste, qui, au 17ème siècle, a trouvé le slogan publicitaire repris aujourd’hui dans tous les guides. Dans un récit de voyage, il l’avait sacré Myajima, « l’un des trois plus beau sites (de prières) du Japon ». Un super classement, sensé être toujours d’actualité. D’autant que l’île sacrée est désormais entièrement consacrée au pèlerinage touristique dont la manne permet au monde spirituel, comme au monde matériel, d’aller de l’avant.

Impossible donc de rater ça, avant d’aller déposer Chamade à Hiroshima, déjà visible au loin sur l’autre rive. Nous nous amarrons à un ponton, à l’écart du village. Stationnement payant ( 2000 yen par jour), mais bien pratique et qui nous offre une scène de la vie quotidienne de Miyajima: le ramassage de clams sur l’estran à marée basse.

Le ballet des ferries qui déversent leurs cargaisons de touristes nous fait craindre le pire. Mais tout finit par se confondre dans la sérénité de ce décor.

Les touristes, sont même moins gênants que les cervidés ( sacrés) avides, comme eux de faire du lèche vitrine devant les magasins de souvenirs, lorsqu’ils ne vous font pas sans vergogne les poches, si vous avez le malheur d’y laisser trainer un bout de papier.

Et puis, en prenant un peu de hauteur, on découvre intimement imbriquées les œuvres architecturales shinto et bouddhistes (c’est en 1868 lors de la restauration Meiji que les deux religions, en parfait syncrétisme jusque là, ont été séparées).

Comme cette pagode à 5 étages, datant du XVeme siecle, ou celle d’influence indienne qui allie des formes rondes et carrées. Comme aussi l’ancienne bibliothèque de soutras bouddhistes, devenue le hall principal d’un sanctuaire shinto.

C’est un véritable festival de temples et de sanctuaires qui défilent du bas jusqu’en haut dans un dédale d’escaliers. Avec leurs terribles gardiens ( bouddhistes)

Leurs nombreuses statues de dieux, de désses, de moines, de disciples, de tengu au long nez (qui possèderaient des pouvoirs surnaturels). Sans compter celles du Bouddha et de ses différentes incarnations, visage tantôt doux, tantôt féroce pour chasser les démons.

Beaucoup de recueillement, de ferveur et de crédulité dans cette joyeuse kermesse religieuse, pleine d’amulettes, de rites, d’offrandes que ce soit sous forme d’une piece de monnaie, de fleurs ou de boîtes de conserves.

On vient s’incliner devant les statues en tapant deux fois dans les mains, on formule des vœux inscrits sur des bouts de papier ou des plaquettes en bois (les ema) en vente au guichet de chaque sanctuaire.

Dans celui d’Itsukushima, on peut aussi s’offrir une cérémonie privée pour attirer la bonne fortune ou chasser le malheur.

Et pour allier mental et physique, on peut aussi grimper jusqu’au Mont Misen (532m) à pied à travers la forêt d’erable – comme nous l’avons fait à l’aube dans la plus parfaite solitude – ou alors, en téléphérique.

Sur cette montagne sacrée aux roches étranges, habitée par des jizos très « in », le grand maître bouddhiste Kobo-daishi, aurait érigé un temple au 8ème siècle et y aurait allumé un feu qui depuis brûle sans discontinuité. C’est ici qu’à été allumée la flamme éternelle du mémorial de la bombe à Hiroshima.

Nous allons donc le revoir très bientôt

1 Commentaire

  1. jeanda Répondre

    merci à Vous Deux et bravo pour les captivants récits et merveilleuses images de votre périple japonais hors des sentiers battus. Jamais je n’aurais imaginé faire de telles découvertes dans cet archipel méconnu… bonne suite à tantôt françoise + jeanda

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