Japon : formidables… formalités

Tout a commencé d’abord par un silence au large des côtes d’Okinawa…

Dès 7h du matin nous appelons par VHF les Gardes-côtes… en vain : silence radio.

A 8h30 alors que nous sommes juste devant le port de Naha, enfin une réponse.

Mais la vigie ne parle pas l’anglais. Il faut attendre… puis une autre voix me dit en anglais d’appeler par téléphone une personne responsable.

Ce que nous faisons immédiatement… là encore on ne parle pas anglais… il faut attendre… les (chères) minutes du téléphone satellite défilent, puis enfin quelqu’un qui parle anglais nous dit qu’on ne peut pas aller à la marina qui est fermée le mardi et qu’ils doivent d’abord nous trouver une place dans le port. « On vous rappellera… »

25 minutes après le téléphone sonne et notre interlocuteur anglophone m’indique la position (longitude et latitude) où aller dans le port. Pas de problème, c’est tout au fond du bassin. « La douane et l’immigration vous y attendront dans une heure ». OK, on manœuvre.

Mais arrivés au point donné, juste après un bateau des Coast Guard amarré, le long d’un quai vide, on voit arriver en courant des Japonais en uniformes… on se dit que c’est tout bon… mais non ! On se fait jeter… nous sommes en zone militaire américaine… zone strictement interdite. Ils refusent de nous prendre la moindre amarre.

« Doo shimashoo ka ?… » (Qu’est-ce qu’on fait ?…)

On palabre, tout le monde s’agite sur le quai,  ils dégainent leurs téléphones portables tandis que nous faisons des ronds dans l’eau. Au bout d’un quart d’heure un officiel US arrive et nous indique que nous sommes du mauvais côté du bassin portuaire et que les autorités nous attendent de l’autre côté. La position n’était pas franchement exacte ! On manœuvre à nouveau.

Et cette fois-ci c’est la bonne, les formalités commencent  avec le défilé d’une bonne dizaine de fonctionnaires sur Chamade.

1 : L’officier de quarantaine qui s’assure qu’on est en bonne santé.

2 : Les 2 douaniers (alcool, cigarettes…) et les 2 douaniers sanitaires (fruits, légumes et viandes).

3 : Les 2 officiers de sécurité des Coast Guard qui vérifient que le bateau est sûr et bien équipé.

4 : Enfin les 2 agents de l’immigration qui ne montent pas à bord mais qui nous amènent vers leur voiture où, dans le coffre, se trouve l’ordinateur, la machine à empreinte et la caméra pour la photo.

Tous sont très pointilleux mais très aimables et souriants.

Une bonne vingtaine de formulaires à remplir, autant de signatures, mais au final, une belle efficacité puisqu’en 45 minutes tout est terminé. Nous pouvons gagner la marina de Ginowan.

Mais reste encore un morceau de bravoure : la préparation du permis pour les « ports fermés » et pratiquement tous le sont, au Japon. Il faut préparer une liste de tous les ports où l’on compte s’arrêter, indiquer les dates d’arrivée et de départ (même si on n’a pas besoin de les respecter) et se rendre au Département des Transports, pour la faire avaliser.

Là en compagnie de 2 fonctionnaires nous passons la dite liste en revue. Mais celle que nous avons laborieusement faite sur un tableau Excel ne convient pas.  Il faut la recopier, à la main, sur des formulaires officiels,  avec leur traduction en idéogrammes.  Pour cela les fonctionnaires doivent trouver dans le livre des ports en leur possession le nom et l’emplacement exacts. Interminable réunion à 3 autour d’une table à parler avec les mains puisque mes interlocuteurs, irréprochables et très aimables, ne connaissent que 3 mots d’anglais.

Étrange tout de même d’avoir la sensation durant tout ce temps d’être à la fois sourd-muet et illettré !

Au final, on me dit que tout est ok mais qu’il faut revenir dans 6 jours, mardi à 14h, pour recevoir le fameux permis qui nous permettra de rejoindre Fukuoka où on recommencera le cirque pour aller jusqu’à Hiroshima.

(2 jours plus tard) N’allez pas croire, comme nous, que c’était fini. Ce matin à la marina, visite d’un officier de l’immigration, toujours aussi poli et toujours aussi aimable. Il vient nous dire que nous ne sommes pas en règle puisque lorsque nous avons quitté le port de Naha pour venir à la marina de Ginowan distante de 8 kilomètres, nous n’avons pas fait de sortie de Naha et d’entrée à Ginowan. Donc il faut remplir un formulaire pour le bateau et une liste d’équipage pour sortir de Naha et un formulaire pour le bateau et une liste d’équipage pour l’arrivée à Ginowan. Et il nous donne déjà les 2 formulaires à remplir pour le départ de Ginowan, mais progrès, nous n’aurons qu’à les faxer via le bureau de la marina !

(4 jours plus tard) Au Japon, quand y’en a plus, y’en a encore : Visite des douaniers de Ginowan, qui viennent nous demander de remplir les papiers pour la sortie de Naha et l’entrée à Ginowan. Eh oui, peut-être estiment-ils que durant notre trajet de 4M pour venir ici nous sommes passés par les eaux internationales ? Allez savoir. Mais ça demandait encore quelques formulaires de plus. Le poignet s’assouplit !

Bref, côté formalités…. au Japon on est  ( très bien) servi ! « Doomo arigatoo ! »

La récompense: premier shashimi de thon au Japon!

P.S : L’un des problèmes  concernant les formalités de pré-arrivée, c’est la nécessité d’avertir au moins 24 heures à l’avance les Coast Guard par fax. Pas par e-mail, on ne trouve aucune adresse, mais par fax. Impossible donc de le faire depuis le bord. Au final nous avons pris contact avec Maeda, un Japonais, , qui a fait il y a quelques années un tour du monde à la voile. Ayant été très souvent bien aidé par les yachties du monde entier, il se fait un point d’honneur d’assister les voiliers étrangers arrivant au Japon. Nous l’avions donc contacté par e-mail et malgré le fait qu’il vit à Ishigaki et non à Okinawa, il a accepté de nous aider. Nous lui avons envoyé par mail les informations requises et il s’est chargé de remplir le formulaire officiel et de le faxer à Okinawa. Merci Maeda pour ce coup de main à distance bien précieux. On trouve son adresse sur le « Noonsite » de Jimmy Cornell (www.noonsite.com) Chercher la page Japon dans les pays.

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