La confiance retrouvée

4 septembre: un ciel bas, gris et une mer couleur de plomb ont succédé ce matin au soleil et au bleu profond de la mer qui nous ont accompagnés ces trois derniers jours. Un bleu, liseré du blanc des crêtes des vagues lâchant leur écume. Car du vent, on en a eu! Du bon, du solide, du fort. Trois jours à surfer sur les vagues de 3, parfois 4 mètres, levées par les 25 à 30 nœuds qui soufflent si souvent au large des côtes de l’Oregon.

3 jours où, paradoxalement, la tension est allée à l’inverse de la force du vent. En fait une affaire de sensations, de feeling avec le bateau et ses réactions, de confiance en fait. Après deux années d’arrêt, après près de 3 ans de navigations peu ventées, on avait un peu perdu l’habitude et surtout la certitude que le bateau glisserait là-dessus en toute quiétude. Une affaire de confiance répétons-le. Surtout qu’il y a deux jours on a fait mentir tous les calculs de probabilité.


Quelle est en effet la probabilité de heurter un tronc en pleine mer, surtout ici où ils ne se baladent pas sur l’océan comme dans les mers arctiques? Et bien non seulement on en a heurté un… une demi-heure après on en heurtait un deuxième! A chaque fois les « logs » glissaient sous la coque et heurtaient le safran, qui heureusement protégé par son fusible, se relevait sans dommage. Sans dommage vraiment? En fait on en a douté. D’autant plus que le gouvernail nous a semblé faire de plus en plus de grincements, voire de craquements. Il a fallu une bonne journée d’observation pour être  persuadé que, vu la vitesse de navigation et la pression engendrée, c’est le jeu dans la bague supérieure qui devient trop important. Un constat rassurant, ( rien ne peut lâcher ainsi) mais qui nous dit qu’il ne faut plus procrastiner dans le changement de la bague. On en a justement rapportée une dans nos bagages. À faire lors de la prochaine mise à terre au Mexique.
Dans 5 heures nous arriverons à la Pointe Reyes, juste avant l’entrée de la Baie de San Francisco.

Nous y passerons la nuit pour mieux nous caler dans le courant de marée important qui règne sous le fameux Golden Gate.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.