(Par Sylvie)
9 octobre
Nous n’avions rien vu de Himeshima (l’île de la Princesse) lorsque nous étions passés, en juin dernier, sur la route d’Hiroshima. Il pleuvait des seilles et nous étions restés au bateau.
Cette fois, le soleil est là qui nous permet de partir, à vélo, à la découverte de cette île ( 2.600 habitants) très active, qui vit en bonne partie de l’élevage de Kuruma ebi. Des crevettes tigres destinées à être exportées vers Tokyo et qui, par conséquent, se trouvent plutôt rarement dans les assiettes des habitants de Himeshima. Car elles coûtent aussi très cher.
On s’affaire au bord des bassins oxygénés par des sortes de moulins à eau électriques, simples caissons munis d’une hélice. Des ouvriers plongeurs se chargent de l’entretien et de la récolte.
Nettement plus poétique, la rencontre avec les papillons qui migrent chaque année en juin entre les îles de Okinawa et Hokkaido. En chemin, ils s’arrêtent dans le champ de fleurs de Hime qui dégage un délicieux parfum de miel, avant de repartir, au mois de novembre, vers le sud. Comment on le sait ? Parce que certains de ces papillons, dûment marqués par un matricule, sont suivis à la trace par les scientifiques.
Néanmoins, visiblement, la crevette rapporte bien davantage que le papillon papillonnant. Nous l’avons constaté en pédalant vers le onsen alimenté par les sources d’eau chaudes que la fameuse Princesse de l’île a fait jaillir d’un claquement des mains, pour se rincer la bouche après s’être lavé les dents. Partout de vastes potagers, des maisons assez cossues, des ports bien occupés et davantage de jeunes que sur d’autres îles.
Est-ce ce bien-être économique qui donne à Himeshima un sentiment d’ouverture ou ses vues dégagées sur le large ou encore sa belle plage à deux pas du village principal ? Qu’importe. Nous avons beaucoup aimé cette escale que nous aurions volontiers prolongée, alors que débutait le festival de la crevette. Mais nous avons un rendez-vous à Fukuoka et la météo n’est pas très favorable.
