Liberté surveillée

125 dollars d’amende pour s’être trop approchés du rivage: on ne rigole pas dans le parc national de Glacier Bay.

D’abord il faut réserver son séjour longtemps à l’avance, le parc ne reçoit que 25 bateaux par jour. Quand vous arrivez, il faut aller s’annoncer au bureau des rangers. Breefing obligatoire : 20 minutes de film larmoyant sur le homeland naturel des Indiens Tlingits et sa faune que chacun d’entre nous  a la  responsabilité de préserver pour les générations futures. Puis, d’explications, carte en main, sur les zones totalement ou  partiellement prohibées (pour ne pas déranger les ours ou les baleines), les zones interdites à la motorisation (pour ne pas perturber les phoques ou les loutres),  les  zones silencieuses de 22h à 6 heure du matin (pour ne pas déranger les voisins), la distance minimum des  côtes et les limites de vitesses de navigation à respecter pour ne pas indisposer les baleines etc…etc.. Tout cela asséné en 10 minutes et tant pis si vous n’avez pas tout capté de l’américain d’Alaska, si une info vous a échappé.  Nul n’est sensé ne pas comprendre la langue de l’Oncle Sam (même avec un « bloody » accent alaskien). Ainsi donc il nous avait échappé que la zone dans laquelle nous nous trouvions avait été déclarée protégée 10 jours auparavant et ne figurait donc pas sur la carte des zones interdites fournies au « visitor center ».  Nul n’est sensé ignorer la loi.

Boum 125 dollars !

C’est tout de même cher payé pour quelques photos d’une maman ours et de ses deux petits « cubs » courant dans la rivière.

Bon c’est vrai. Le homeland des Tlingits vaut son inscription au patrimoine de l’humanité. Dommage tout de même qu’ils ne puissent plus y vivre, chassés par la poussée des glaciers durant le « Petit âge glaciaire » du 18ème siècle. Ils n’y sont plus revenus, la place est libre désormais pour les touristes. Dommage surtout qu’il y pleuve 290 jours par an et en particulier quand nous y sommes.  C’est donc sous des trombes d’eau que nous avons  pu goûter au son et odeur d’une colonie de phoques, aux facéties des loutres,  aux ébats d’une famille de loups (une première). Mais la pluie incite aussi la faune à se mettre à l’abri, loin des regards.

Le grand show sons et lumières nous a été offert par les glaciers (à qui la grisaille sied à merveille). Des monuments de glace, dont les façades majestueuses s’écroulent de partout et vont s’exploser dans la mer avec fracas. Spectacle et frisson garanti.

Nous avons quitté la réserve de Glacier Bay, en respectant l’obligation de signaler notre départ par HF et en naviguant bien au milieu du chenal pour ne pas importuner des baleines invisibles.

Elles étaient juste un peu plus loin, hors du parc, hors de la « whale zone » qui leur est dédiée… soufflant par ci, émergeant par là… manifestement heureuses, elles aussi, de respirer un peu de liberté non surveillée.

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