On s’incruste… ou pas!

Eh ben oui. Nous sommes toujours là. Incrustés à Nome, comme les pépites d’or dans le sable.  .

Et que fait-on à Nome pendant trois semaines ?  Bonne question ! D’abord, on remet quelques couches de polaires, un bonnet et des gants (température entre 6 et 12 degrés, sans vent). Ensuite on va dire bonjour à Jim Frey notre pseudo-concitoyen, chercheur d’or (c.f. blog 2011). Il est là, comme l’an dernier, parmi les premiers à occuper son bout de plage. Mais attention. Jim a changé de standing.

Même s’il dort sous une bâche, en attendant de reconstruire sa baraque en planches, il a grimpé dans la hiérarchie des chercheurs d’or. Finie la prospection sur la plage, à la batée. Jim a investi dans une petite drague (3 onces d’or sur les 9 qu’il a dégoté) et visiblement dans le hamburger : il a pratiquement doublé de volume. Cette fois, il va chercher ses pépites au fond de la mer, tout seul, en Suisse, car il n’est pas question de partager le butin avec un associé. Mais il a déjà à faire à une rude concurrence, les « gold-miners » ayant une formidable propension à se multiplier, sans doute plus vite que les pépites, mais tout de même.

 Après quoi on socialise avec des gens plus normaux : La famille Trowbridge (Rolland, Deb et Filles), toujours aussi généreuse et accueillante ;  sœur Damienne (83 ans) et sœur Nirmala.  Nous aurons tout juste le temps de revisiter leur serre et de les serrer dans nos bras que les voilà dans l’avion  pour Anchorage où a lieu un colloque des petites sœurs de Jésus.

Nous élargissons le cercle de nos connaissances en rencontrant Peggy, l’épouse de Chuck Fagerstrom. Vous savez, le gars qui nous a sorti le bateau de l’eau l’an dernier. Nous les avons invités chez nous. Ils nous ont invités chez eux. Ils vivent dans une des rares habitations soignée de la ville, avec vue sur la mer. Peggy nous amène dans leur cabine  (version alaskaise de la datcha) à deux kilomètre à peine du  centre.  Un ensemble de trois maisons de bois, déplacées par camion du bord de mer jusqu’au bord de la rivière, au milieu de la toundra. Etant tous les deux à moitié « natives », ils ont pu bénéficier d’un beau grand terrain qui les met en pôle position pour la pêche et la cueillette des myrtilles.

Enfin, on découvre  les environs de Nome, avec le célèbre acteur Richard  Benneville. Direction le lac Salmon. Il faisait un temps nomien , c’est-à-dire gris-bleu, le jour où nous avons passé quatre heures dans son pick-up, à bringuebaler sur une des trois pistes qui conduit de Nome à nulle part. On n’y voyait pas grand-chose, mais nous avons tout de même apprécié la rencontre-pacifique – avec un troupeau de bœufs musqués avachis dans un pré, pratiquement au centre ville, les fleurs qui s’évertuent à pousser, là où aucune fleur ne voudrait pousser, la description des oiseaux et autres animaux que nous n’avons pas vu.

Finalement le plus intéressant fut la rencontre avec le spécimen Richard Benneville, un étonnant bipède à moitié belge  qui  s’est brûlé sous les feux de la rampe de Broadway avant d’échouer en Alaska, comme une bouteille de whisky jetée à la mer.  Barrow, puis Nome. Richard, l’artiste, l’homme cultivé, a travaillé de ci-de là, organisant des cours de théâtre dans les écoles.  « J’aime le théâtre parce qu’il  réunit les gens », dit-il. En représentations permanente, il agrémente aujourd’hui son  quotidien de guide touristique, du récit de sa vie qui en soi vaut le détour. L’an prochain, Richard se présentera comme candidat à la mairie de Nome et fera campagne avec son slogan KISS (Keep It Simple Stupide).

Si nous sommes encore à Nome – sait –on jamais avec cette glace –  nous voterons pour lui, c’est promis ! Ca lui fera toujours quatre voix de plus, puisque désormais Elena et Pierre sont avec nous.

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