Orélie-Antoine 1er. Roi d’Araucanie et de Patagonie.

Rêvant d’être le monarque des tribus indomptées du Sud chilien que Voltaire avait mentionnées dans quelque écrit. En 1860, Orélie-Antoine de Tounens, fils de fermier, avoué de profession à Périgueux avait débarqué du Limousin avec sa particule empruntée on ne sait où, dans le royaume qu’il convoitait. En guerre contre la jeune République chilienne, les indigènes Araucans lui firent bon accueil. D’autant que, selon une augure de leur chef décédé, ils attendait la venue d’un blanc barbu qui coïnciderait avec la fin de la guerre et de l’esclavage. À leur tour les Patagoniens décidèrent de se joindre au royaume.

Du coup, enivré par ses succès, Orélie-Antoine signa un décret annexant toute l’Amérique du Sud du 42eme parallèle (à hauteur de Puerto Montt ) jusqu’au cap Horn, pour en faire une monarchie constitutionnelle. Retiré à Valparaiso, il occupa son temps à rédiger une constitution, à trouver un hymne national et à tenter de mettre sur pied une armée et une ligne de paquebots reliant l’Araucanie à Bordeaux. Tout ça sans un sou et dans l’indifférence générale. Seuls les Chiliens prirent au sérieux l’ascension du monarque français. Par trois fois, à chacune de ses
tentatives de revenir auprès de son peuple, ils l’emprisonnèrent et le envoyèrent en France où le monarque continua à bâtir des projets pour son royaume du bout du monde

Avant de mourir en 1878 Orélie-Antoine Ier ( mais pas tout à fait dernier ) rédigea le testament de sa succession. Si bien qu’au milieu du XXème siècle, il se trouva encore à Paris, un certain prince Philippe Boiry, dernier successeur de la couronne d’Araucanie et Patagonie pour se prévaloir du titre plus modeste d’Altesse princière. Il en voulait pour preuve le jugement de tribunal lui permettant de faire état de son titre de son titre royal sur son passeport français et la lettre d’un consul du Salvador à Huston le reconnaissant comme chef d’Etat en exil. Déjà du vivant d’Orélie-Antoine, un prélat chilien avait déclaré : « ce royaume n’existe que dans l’esprit d’imbéciles avinés ». Moi je trouve que Hergé en aurait fait en excellent Tintin en Patagonie.

4 commentaires

  1. Françoise Neyroud Favre Répondre

    Très chouette cours d’histoire qui nous montre qu’il y a eu de tous temps, de doux rêveurs, qui croyaient qu’il suffisait de dire « c’est à moi pour que ce soit à eux ».
    Amitiés. Françoise

  2. Alain Sugnaux Répondre

    Bonjour
    Vraiment incroyable
    Très intéressant ces bouts d’histoire perdus.
    Merci
    Cordialement
    Alain

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.