Planter des pieux

Petersburg (56°49N/132°58W), Wrangell (56°28 N/132°23W), Meyers Chuck (55°44N/132°16W), Ketchikan (55°21N/131°41W)

Pour planter des pieux… rien de tel que l’Alaska !

Non, nous n’allons pas vous parler de navigation au près, de bateau qui tape dans la vague (ici, ça ne risque pas, puisque nous ne naviguons (hélas) pratiquement qu’au moteur sous la pluie et dans le calme plat !).

Mais en matière de pieux, nos illustres Lacustres ont trouvé ici de dignes descendants qui ont poussé l’art au maximum.

Il est vrai qu’ici, dans cette immense forêt qui recouvre tout le sud-est de l’Alaska, les troncs ne manquent pas. Des sapins (du spruce, un magnifique épicéa de près de 40 mètres de haut, au tronc parfaitement rectiligne) qui s’accrochent à perte de vue sur les flancs abrupts des fjords… Ca, c’est pour le côté terre.

Du côté mer, des côtes rocheuses, des hauts fonds vaseux et des marées de 5 mètres qui laissent un estran inhospitalier. Bref pas beaucoup de place pour s’y installer.

Qu’à cela ne tienne, ici on a sorti la hache et le goudron, et on a planté des pieux…

Beaucoup de pieux, énormément de pieux… maisons, villages, passerelles, pontons, hangars, usines… tout est sur pilotis.

Il en est ainsi des pêcheries, posées sur la mer, où les chalutiers peuvent ainsi facilement s’amarrer pour décharger leur cargaison… il en était aussi ainsi des scieries…

Il en était… puisqu’elles ont fermé au milieu des années 90, lors de la grande crise du bois. Suite aux décisions gouvernementales de limiter les coupes de bois qui tournaient au massacre, la plupart des scieries et des usines de celluloses (en grande partie en mains japonaises) ont fermé boutique. A Ketchikan, à Sitka ou à Wrangell où elles représentaient jusqu’à 30% des emplois, le choc fut rude.

Seule Petersburg entièrement tournée vers la pêche est restée prospère.

Depuis Ketchikan s’est recyclée en usine à touristes avec son défilé de Cruise Ship, Wrangell et Sitka se sont converties difficilement à la pêche.

Mais les pieux sont encore bien là, partout, les zones de rassemblement du bois de flottage sont encore indiquées sur les cartes… témoins d’une époque où l’Alaska ne comptait pas encore sur son pétrole pour être indispensable aux Etats-Unis.

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