Une journée-type du marin chamadien

(Par jean-Daniel)

Samedi 11 juin à 09 :15 TU, nous appareillons de la marina de Kopagovur. Une fenêtre météo favorable à plusieurs jours s’ouvre  devant nous et nous en profitons.

Pour ce périple, Marc a réuni Reymond, Jean-Pierre et moi. Très vite, le courant passe  parfaitement entre les nouveaux venus sur Chamade et nous.

Après deux heures de navigation, l’Islande disparaît sur notre arrière, enveloppée de sa grisaille et baignée de ses averses. Devant nous, de l’eau, encore de l’eau, toujours de l’eau…et ceci pour une dizaine de jours et de nuits environ. Cap sur le Sud de l’île « Verte » plus précisément le Cap Farwell. Depuis le départ, le vent nous pousse plus ou moins vite selon sa force. Les températures extérieures varient entre 8 et 12 degrés. Toutefois, le confort intérieur est assuré par un chauffage bienvenu, qui maintient une température de 15 à 19 degrés. Que demande le peuple ?

Ce matin, nous entamons notre quatrième jour. Tout est en place, parfaitement rôdé. Les quarts de veille sont assurés 24 heures sur 24.  Ils s’avèrent plutôt agréables, les nuits étant presque diurnes, rien n’est oppressant.

La vie à bord bat son plein ! Chacun a son rythme, chacun son occupation favorite ! L’une d’elles est commune à chacun de nous, le sommeil. A ce jour, Raymond, s’est confortablement installé en « Pole Position », mais les Outsiders jouent placés !

Au terme de chacun de ses quarts, Jean-Pierre, très méticuleusement, trace points et routes suivies sur sa carte. Marc assume sa responsabilité de chef de bord à la perfection.

L’ambiance et l’atmosphère à l’intérieur du carré est plutôt feutrée, silencieuse, paisible en fonction des conditions favorables de navigation et de nos caractères. Parfois, je me pose la question : – Y a-t-il un passager dans le voilier,  serai-je navigateur solitaire ? Le seul moment durant lequel on se côtoie d’un peu plus près, c’est le soir, dès 19 heures. A la fin de mon quart, je passe mon tablier de cuisinier pour concocter avec grand plaisir, le repas du soir bienvenu par l’équipage. Jusqu’à présent, pas de réclamations dans la boîte aux réclamations ! Il est indispensable, dans ces conditions si particulières, qu’un bon et bienvenu repas quotidien soit pris en commun, ou presque, puisque l’un de nous s’attablera plus tard, quart oblige. Cela m’a toujours plu d’assumer cette tâche que je n’ai jamais considéré comme une corvée, mais un plaisir. Le fait de ressentir de la reconnaissance est gratifiant.

Le fait également d’écrire ce que je vis durant ces moments privilégiés et inoubliables me procure un grand bonheur.  De le partager avec des amis proches ou lointain me touchent beaucoup.

Océan Atlantique     060°27’868N/034°13’997                                              Jeanda 

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