Des Inuits aux Indiens

Petite nostalgie russe, en foulant la terre de Novo Arkhangelsk. Pardon à Sitka.

La cathédrale St Michel avec ses oignons bleus, la résidence du Métropolite à l’architecture russe, les matriochka et autres souvenirs vendus dans les boutiques à touristes qui se succèdent dans la rue principale, la configuration même de la ville très peu alaskienne : tout renvoie au passé russe de Sitka.

C’est dans une baie bien protégée par un dédale d’îlots, dans une grande île qui porte aujourd’hui son nom qu’Alexandre Baranov, patron de la Compagnie russe d’Amérique, installa en 1799 le plus important comptoir de commerce de fourrure du monde. Mais pour cela il fallut que l’armée du Tsar vienne faire place nette. Car l’endroit sur laquelle les russes avaient jeté leur dévolu n’était pas peuplé uniquement d’ours. Les Indiens Tlingit et plus précisément le clan Kiksadi y avait planté leurs totems depuis belle lurette. Comme ils étaient de redoutables guerriers (qui avaient leurs propres esclaves Inuits), peu enclins à se laisser piquer leur terrain de chasse, ils ont tenté de faire la peau à l’envahisseur et, comme de bien entendu, se sont fait massacrer. Après quoi, ceux qui avaient survécu se sont montrés plus collaborant et les Russes ont fait fructifier leur business en massacrant les phoques, les loutres, les renards, les visons et autres animaux à poils de la région, avant de vendre (en 1867) l’Alaska aux Américains pour une poignée de dollars :7,2 millions. Il faut dire qu’on n’y avait pas encore trouvé de l’or jaune et encore moins l’or noir et que le Tsar avait une dette souveraine à régler fissa. En changeant de maîtres les Tlinglits (il en reste tout de même huit mille sur l’île de Baranov) ont au moins pu recevoir des subventions pour tenter de ressusciter leur culture. Mais ailleurs qu’au musée, on n’en voit plus trace dans la pimpante ville de Stika.

Tout ça pour vous dire que Chamade vogue d’une histoire et d’une tradition à l’autre. Des Inuits Inupiats (Tuktuyaktuk) puis Youpiks (Nome) aux Indiens Tlingits, en passant par les Alutiiqs (Inuits des Aléoutiennes), nous avons jusqu’ici traversé des mondes et des coutumes différents.

Seule constante au fur et à mesure que nous approchons du continent : la météo. Rain, rain rain. Et A la longue, la pluie c’est pompant !

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