Cette fois-ci le bras de la justice n’a pas tremblé. La cour de cassation a rejeté le pourvoi de Gaston Flosse dans l’affaire des emplois fictifs… Le président de la Polynésie écope définitivement de 4 ans de prison avec sursis, mais surtout, de 3 ans d’inéligibilité. C’est un vrai tremblement de terre sur le fenua (pays).
Pourtant loin de démissionner, le vieux despote a déjà déposé 3 recours pour tenter d’éviter la mise au rancart. Et surtout, l’adversaire de l’indépendance flirte avec le populisme nationaliste en laissant ses partisans dire que c’est la justice « farani » (française) qui l’a condamné.
Il est vrai que pour beaucoup ici, le fait d’avoir engagé des fonctionnaires pour leur faire faire des tâches de promotion et recrutement pour son parti, le fait d’avoir payé des syndicalistes pour obtenir leur ralliement, tout ce clientélisme est parfaitement normal. Et les co-accusés (et condamnés) de Gaston Flosse de continuer de dire qu’ils ne voient pas ce qu’ils auraient fait d’illégal !
Reste que sous peu le Haut-Commissaire de la Polynésie devrait signifier à G. Flosse la fin de son mandat de Président du Pays et que le Sénat français devrait le radier de son poste de sénateur.
Les réactions sont très partagées. Bien sûr les indépendantistes se félicitent de la chute de leur adversaire de toujours, mais beaucoup d’autres sont inquiets. S’ils approuvent la condamnation de Flosse et de son système, ils s’interrogent : « Qui pour le remplacer ? Et surtout : quelle alternative ? »
Car hormis les indépendantistes d’Oscar Temaru il faut bien avouer qu’il n’y a pas d’opposition au système Flosse. Alors que faire si l’on ne souhaite ni l’indépendance (économiquement non-viable), ni le Tahoera’a (le parti de Flosse) ?
Peu de chance qu’ils trouvent une réponse. Dès la destitution de Gaston Flosse, l’Assemblée de Polynésie (à majorité Tahoera’a) élira son successeur, vraisemblablement Edouard Fritsch, son ex-gendre. Autant dire que le « Vieux » continuera de tirer les ficelles…
Le système Flosse n’est pas encore mort !
