Il faut inventer la journée de 36 heures!

Vendredi 6 décembre:

Dès 6 heures notre équipe de marins a levé l’ancre pour nous approcher d’un nouveau point de débarquement possible, au pied d’un sommet sans nom, mais qu’on évalue sur la carte à 850 – 900 mètres d’altitude. Là au moins le point de débarquement est idéal et on se lance immédiatement (en crampons) vers les grandes pentes pas trop crevassées qui devraient nous conduire jusqu’à une épaule sous le sommet. Ensuite, les paris sont ouverts sur la possibilité de terminer par l’arête jusqu’au sommet. Et finalement nous débouchons sur cette fameuse épaule, à 945 mètres tout de même (notre record d’altitude pour l’instant)

Et le sommet doit bien être encore 200 m plus haut. Mais l’arête finale n’est qu’une gigantesque corniche qui doit bien faire 40 mètres de haut. On renonce donc prudemment! Et peu importe, puisqu’une fois de plus la vue est exceptionnelle et la descente sur une nouvelle moquette de printemps est un régal.

Mais la journée n’est pas finie… le temps d’une collation et nous voilà partis pour rendre visite à une belle colonie de manchots papous.

C’est une fois de plus le spectacle de la dure loi de la nature. Ces milliers de manchots couvent leurs oeufs, pendant que d’autres nagent dans la baie… sous le regard attentif des labbes (les skuas) qui profitent de la moindre seconde d’inattention d’une couveuse pour lui piquer son oeuf et s’empresser de le gober. Et la journée n’est pas finie, puisque nous repartons au moteur vers la baie voisine, qui n’est rien d’autre qu’un gigantesque front glaciaire, ou plutôt une succession de fronts glaciaires qui vêlent d’immenses icebergs tabulaires… On a beau avoir entendu parler de l’Antarctique, d’en avoir vu des photos, mais c’est impossible de mesurer l’immensité de ces lieux.

Même après avoir vu le Spitsberg, le Groenland ou l’Alaska, ici c’est vraiment une autre dimension qu’aucune photo ou vidéo peut témoigner. C’est juste soufflant. Et à l’heure où je termine ces lignes, on continue d’avancer lentement dans ce champs d’icebergs… On n’est pas encore couché!

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